Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...

DE L'ÉCONOMIE POLITIQUE. CHAP. XXXVIII. 173
tion indispensable, atteints par les taxes, n'ait dû
exciter, chez la plupart des hommes, des dispositions
trés-énergiques pour le travail. Malheureusement, le
gouvernement anglais entraîné par les exigences de la
guerre, abusa de ces dispositions, qui devinrent bientôt
insuffisantes, et la manie des expédients sembla renaître
à la fin di1 siècle, comme elle avait régné au commence-
ment. Les théories de finances les plus extravagantes
furent proclamées comme des maximes positives du gou-
vernement. Les impôts cessèrent de répondre à la dé-
tresse du trésor : il fallut recourir aux emprunts, les
multiplier, les combiner de mille façons ingéniéuses,
pour combler les déficits sans cesse croissants ; et c'est
de là que naquit la thCorie de l'amortissement, cettechi-
mère dont l'Angleterre devait btre, en quelques années,
le berceau et le tombeau i.
Les Anglais n'en ont pas moins eu l'honneur de fonder
le crédit public moderne, en Europe, en prouvant qu'il
pouvait très-bien survivre aux circonstances les plus
critiques, et meme aider un grand peuple à en sortir
avec honneur. En effet, malgré l'accroissement perpé-
tuel des imp6ts et des emprunts, la population de l'An-
gleterre n'avait cessé d'augmenter, son agriculture de
s'enrichir et son industrie de produire chaque jour da-
vantage. De nouTeaux canaux avaient été ouverts, des
docks creusés, des entreprises colossales exécutées avec
une rapidité admirable ; le capital national s'était accru
M. Pebrer (Histoire financière de è'smpire Briîannigue), éva-
lue à près de cinquante milliards de francs la somme des revenus
perçus et des emprunts consommés par le goilverriement anglais,
depuis le commencement de la Révolution française jusqu'à la
paix de 1815. C'est une somme cinq fois plus considbrable que ~
toute la masse de numbraire existant en Europe a cette .$poque,
pendant laquelle les metaux precieux furent le plus abondants.
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