Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...
Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ... Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...
170 HISTOIRE plornatie ne marchande plus des provinces, mais des tarifs, et les armées, quand elles s'ébranlent, res- semblent à des nuées de fourriers qui vont faire les logements du commerce. Voilà ce qu'a produit l'éman- cipation du Nouveau-Monde , dont nos grandes ma- nufactures d'Europe ne seront bientût plus que les colonies. Aucun siécle n'a vu s'accomplir en aussi peu de temps de telles révolutions économiques, et il n'est pas surpre- nant que des métamorphoses aussi inusitées aient dé- concerté tous les systémes. C'était un démenti si solen- nel à toute la vieille école de Charles-Quint, que cette soudaine prospérité des Etats-Unis ! Que devenaient, en présence de ce grand événement, les thkories de la ba- lance du commerce et les habitudes administratives ,du régime colonial ? On n'avait donc soutenu tant d'odieu- ses guerres et tant de maximes plus odieuses encore, que pour étre réduit, un jour, au plus humiliant désaveu ? Ces lois protectrices du commerce n'étaient donc qu'un horrible abus de la force ! Jamais, il faut I'avouer, la va- nité humaine n'avait reçu de plus sanglant échec et, malgré l'éclat de la leçon, les prétentions des métropoles se sont peu adoucies. Il faut qu'elles boivent, toutes, ce calice d'amertume, avant de se départir de leurs coutu- mes despotiques; semblables, en ce point, aux monar- chies de droit divin, qui croient que tous les droits re- posent sur une épée, jusqu'au moment op cette épée se brise entre leurs mains. La révoIution d'Amérique n'est pas le seul fait ~ CO~O- mique décisif de la fin du dix-huitiéme siècle. Nous avons vu que la découverte des deux machines de Watt et d'Arkmright avait cornplétement changé les conditions du travail, en substituant la mécanique aux bras des
DE L'ÉCONOMIE POLITIQUE. CHAP. XXXVIEI. 171 hommes, et les grandes associations aux petites industries. Ce seul coup devait frapper de mort toutes les corporations, et réduire en poussière leurs codes routiniers et barbares; mais il .ne pouvait manquer de réagir en méme temps sur le système financier de l'Europe. Le but naturel des impôts étant d'atteindre les revenus partout où ils se présentent, on devine aisément que la science des finances s'empressa d'exploiter le nouveau champ qui lui offrait ses récoltes. L'extrBme accroissement des produits industriels appela sur cette jeune branche de la richesse publique l'attention des législateurs et des hommes d'~tat, et c'est ainsi qu'en Angleterre, l'élévation des impôts indirects a marché de. front avec le développement de la production manufacturiere. On a cessé tout à coup de chercher à diminuer les charges des peuples ; il a paru pIus avantageux de leur donner la force de les supporter. Puisqu'il n'est pas possible de diminuer le fardeau, fortifions la monture, disait un ministre anglais, et ce mot caractérise très-bien la tactique financiére des gouvernements modernes. Les peuples comme les individus ont cessé de s'enfermer dans le cercle étroit des privations ; ils ont plus de besoins parce qu'ils ont plus de moyens de les satisfaire : il leur suffit d'augmenter la dose du travail. L'Angleterre était parvenue'à ce point de ses expériences économiques, lorsqu'il lui fallut subir sa part de réaction des idées rkpandues par la révolution française. Singulier contraste, en effet, que celui de deux peuples dont l'un se précipitait vers les impdts indirects, tandis qu'ils étaient abolis par l'autre ! Et ces antipathies sont aisées à expliquer. L'aristocratie, toute-puissante en Angleterre, trouvait simple de rejeter sur le travail tout le poids des imgbts ; la démocratie, victorieuse en
- Page 126 and 127: 120 HISTOIRE .DE L'ÉCONOMIE POLITI
- Page 128 and 129: 122 HISTOIRE reux? Et ce problème
- Page 130 and 131: a 124 HISTOIRE un fait évident, co
- Page 132 and 133: meurtrières dont le principal rés
- Page 134 and 135: 128' HISTOIRE presque tous dansla p
- Page 136 and 137: jouissaient néanmoins de beaucoup
- Page 138 and 139: 132 flISTOIRE des lois vicieuses qu
- Page 140 and 141: 134 HISTOIRE tenue que par le despo
- Page 142 and 143: 136 HISTOIRE les revenus, et non co
- Page 144 and 145: 138 HISTOIRE ques ou morales, au-de
- Page 146 and 147: 140 HISTOIRE DE L'ÉCONOMIE POLITIQ
- Page 148 and 149: 1 42 HISTOIRE Révolution français
- Page 150 and 151: 144 HISTOIRE quieu d'énoncer, sans
- Page 152 and 153: i is HISTOIRE On trouve dans les œ
- Page 154 and 155: par exemple, disait-il l, le gouver
- Page 156 and 157: 150 HISTOIRE Quoique ces lignes soi
- Page 158 and 159: 152 HISTOIRE ,DE L'ÉCONOMIE POLITI
- Page 160 and 161: 154 HISTOIRE de marcher hardiment d
- Page 162 and 163: 156 HISTOIFiE . Necker, Rœderer, D
- Page 164 and 165: 158 HISTOIRE tion tentait la grande
- Page 166 and 167: 160 HISTOIRE Belgique, l'Italie, la
- Page 168 and 169: 1 révolution française s'est trou
- Page 170 and 171: % éléments 164 HISTOIRE vait d'au
- Page 172 and 173: I . CHAPITRE XXXVIII. De la révolu
- Page 174 and 175: 168 H~STO~RP Ainsi, il avait suffi
- Page 178 and 179: 1 72 HISTOIRE France, commettait la
- Page 180 and 181: 174 HISTOIRE avec la production ell
- Page 182 and 183: f 76 HISTOIRE élévation produisit
- Page 184 and 185: 178 HISTOIRE sa capitale, et l'Angl
- Page 186 and 187: CHAPITRE XXXIX: ' De J.-B. Say et d
- Page 188 and 189: 182 HISTOIRE dont les Allemands la
- Page 190 and 191: 184 HISTOIRE grand que Montesquieu,
- Page 192 and 193: 186 HISTOIRE et quoique ses écrits
- Page 194 and 195: 188 HISTOIRE seule objectioii sais
- Page 196 and 197: 190 HISTOIRE J.-B. Say était parti
- Page 198 and 199: 192 HISTOIRE DE L'ECONO~~IIE POLITI
- Page 200 and 201: 3 94 HISTOIRE des livres au sein du
- Page 202 and 203: 196 HISTOIRE pas aujourd'hui un seu
- Page 204 and 205: 198. HISTOIRE dangers et toutes les
- Page 206 and 207: 200 HISTOIRE salaires et de produit
- Page 208 and 209: se montre eu général éclectique;
- Page 210 and 211: 204 HISTOIRE je parle d'améliorati
- Page 212 and 213: 206 HISTOIRE térielle. Elles n'ont
- Page 214 and 215: 208 HISTOIRE ' et pour améliorer l
- Page 216 and 217: CHAPITRE XLI. es Bconomistes sociau
- Page 218 and 219: 212 HISTOIRE dedans, la concurrence
- Page 220 and 221: 214 HISTOIRE travail il peut compte
- Page 222 and 223: 216 HISTOIRE ments de la mécanique
- Page 224 and 225: 218 . HISTOIRE terre serait un pays
170 HISTOIRE<br />
plornatie ne marchan<strong>de</strong> plus <strong>de</strong>s provinces, mais <strong>de</strong>s<br />
tarifs, et les armées, quand elles s'ébranl<strong>en</strong>t, res-<br />
sembl<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s nuées <strong>de</strong> fourriers qui vont faire les<br />
logem<strong>en</strong>ts du commerce. Voilà ce qu'a produit l'éman-<br />
cipation du Nouveau-Mon<strong>de</strong> , dont nos gran<strong>de</strong>s ma-<br />
nufactures d'Europe ne seront bi<strong>en</strong>tût plus que les<br />
colonies.<br />
Aucun siécle n'a vu s'accomplir <strong>en</strong> aussi peu <strong>de</strong> temps<br />
<strong>de</strong> telles révolutions économiques, et il n'est pas surpre-<br />
nant que <strong>de</strong>s métamorphoses aussi inusitées ai<strong>en</strong>t dé-<br />
concerté tous les systémes. C'était un dém<strong>en</strong>ti si sol<strong>en</strong>-<br />
nel à toute la vieille école <strong>de</strong> Charles-Quint, que cette<br />
soudaine prospérité <strong>de</strong>s Etats-Unis ! Que <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t, <strong>en</strong><br />
prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> ce grand événem<strong>en</strong>t, les thkories <strong>de</strong> la ba-<br />
lance du commerce et les habitu<strong>de</strong>s administratives ,du<br />
régime colonial ? On n'avait donc sout<strong>en</strong>u tant d'odieu-<br />
ses guerres et tant <strong>de</strong> maximes plus odieuses <strong>en</strong>core, que<br />
pour étre réduit, un jour, au plus humiliant désaveu ?<br />
Ces lois protectrices du commerce n'étai<strong>en</strong>t donc qu'un<br />
horrible abus <strong>de</strong> la force ! Jamais, il faut I'avouer, la va-<br />
nité humaine n'avait reçu <strong>de</strong> plus sanglant échec et,<br />
malgré l'éclat <strong>de</strong> la leçon, les prét<strong>en</strong>tions <strong>de</strong>s métropoles<br />
se sont peu adoucies. Il faut qu'elles boiv<strong>en</strong>t, toutes, ce<br />
calice d'amertume, avant <strong>de</strong> se départir <strong>de</strong> leurs coutu-<br />
mes <strong>de</strong>spotiques; semblables, <strong>en</strong> ce point, aux monar-<br />
chies <strong>de</strong> droit divin, qui croi<strong>en</strong>t que tous les droits re-<br />
pos<strong>en</strong>t sur une épée, jusqu'au mom<strong>en</strong>t op cette épée se<br />
brise <strong>en</strong>tre leurs mains.<br />
La révoIution d'Amérique n'est pas le seul fait ~ CO~O-<br />
mique décisif <strong>de</strong> la fin du dix-huitiéme siècle. Nous<br />
avons vu que la découverte <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux machines <strong>de</strong> Watt<br />
et d'Arkmright avait cornplétem<strong>en</strong>t changé les conditions<br />
du travail, <strong>en</strong> substituant la mécanique aux bras <strong>de</strong>s