Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...

DE L'ECONOI~IE POI,lTIQUE, CHAP XXXVII. 159
sont le résultat incontestable de la vie artificielle que
les tarifs ont faite à notre industrie. Napoléon, qui la
jeta définitivement dans cette voie, par l'établissement
du blocus continental, n'en dissimulait pas les graves
cons6quences : u Il nous a cobté, disait-il , de revenir,
après tant d'années de civilisation, aux principes qui
caractérisent la barbarie des premiers figes des nations :
mais nous avons été contraints à opposer à l'ennemi
commun les mêmes armes dont il se servait contre
nous l. D
Le blocus continental peut Btre considéré comme la
dernière expression di1 système économique adopté par
la France depuis le commencement de la révolution.
Quoique Napoléon n'en efit voulu faire qu'un acte légi-
time de représailles contre le gouvernement britan-
nique, le décret de Berlin devint la base du régime
industriel et commercial de la France et de l'Europe
contiilentale pendant' toute la durée de l'empire. Ce
décret, qui mettait l'Angleterre en interdit, faisait tom-
ber les barrières qui séparaient les autres nations. Il
établissait une sorte de fédération entre elles contre +
l'ennemi commun, et il ouvrait le continent tout entier,
en fermant une île. Pour la première fois la liberté sem-
blait renaitre de l'excès de la prohibition. Les différents
Etats européens, soumis aux mémes lois commerciales
par la conquéte ou par les traités, ne formèrent plus
qu'un seul peuple de producteurs, et jamais le dévelop-
pement de leurs manufactures ne prit un plus grand es-
sor que sous l'influence de cette concurrence qui les
animait tous. Ce furent les plus beaux jours de I'indus-
trie Einncnise, et cependant alors la France possédait la
Message de Napolkon au sknat en lui envoyant le décret de
Berlin, le 41 novembre 1806.
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