Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...
Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ... Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...
150 HISTOIRE Quoique ces lignes soient très-légères, elles n'en eon- tiennent pas moins le résumé des doctrines économiques qui étaient en faveur à l'époque où parurent les pre- miers écrits des physiocrates. C'est ainsi qu'on pensait alors dans presque toute l'Europe, et Voltaire n'était que l'écho des contemporains, lorsqu'il écrivait danssadéfense du mondain : n Sachez surtout que le luxe enrïchit u Un grand Etat, s'il en perd un petit. a Cette splendeur, cette pompe mondaine, » D'un règne heiireux est la marque certaine. a Le riche est ne pour beaucoup dépenser ; u Le pauvre est fait pour beaucoup amasser. u Il y a loin de ces doctrines élastiques aux premiPres analyses de la production par Adam Smith; mais c'était dPjà beaucoup qu'on leur accord& autant de place dans tous les ouvrages de quelque importance et que les plus beaux talents de notre littérature s'en fussent rendus les organes. Quand les fondateurs de la science mirent la main sur les matériaux épars dans les livres des 15hi- losophes, ils trouvérent l'opinion publique préparée aux discussions d'intérét social, et ils n'eurent plus qu'à prendre la parole pour se faire écouter. Mercier de La Rivière était, assurément, moins éloquent que J.J. Rous- seau, et certes Adam Smith n'est pas un aussi grand écrivain que Montesquieu ; mais ces économistes avaient sur les philosophes l'avantage d'une dialectique plus serrée, d'une méthode plus sûre et plus solidement éta- blie sur le terrain des faits. C'est ce qui donne sur-le- champ un caractère particulier de gravité à leurs ou- vrages, mieux accueillis des gouvernements que les œuvres des encyclopédistes, bardis frondeurs, qui sem- blaient plus occupés de détruire que de réformer. Aussi '
DE I,>ECONOMIE POLITIQUE. CHAP. XXXVI. 151 leur triomphe a-t-il précédé de longtemps celui des économistes, et la révolution politique dont ils furent les premiers apdtres, a-t-elle eu le temps de faire le tour du monde, avant que la révolution économique ait seulement choisi ses premiers champs de bataille. La liberté civile et religieuse est assurée dans presque toute l'Europe ; la liberté commerciale y est encore à naître. Il y a un droit des gens politique ; il n'y a pas de droit des gens indushiel. Les nations respectent un arpent de neige sur la frontière qui les sépare, et elles se volent sans pudeur leurs propriétés littéraires, comme le feraient des flibustiers. Ici, des taxes énormes pèsent sur le commerce; ailleurs le commerce est moins taxé. On a vu des souverains prétendre à la domination ex- clusive de l'embouchure d'un fleuve; d'autres veulent fermer les mers, interdire les ports, altérer les mon- naies; tout est encore anarchie dans la pmduction, tandis que l'ordre règne dans la politique. Raynal est le premier écrivain économiste du dix- huitième siècle dont les ouvrages offrent l'image de cette lutte intérieure des deux révolutions. On sent, en le lisant, qu'il travaillait de préfkence à la révolution politique; il déclame comme un tribun du peuple; il apostrophe, il invective à la manière des démagogues ; mais ses philippiques véhémentes contre la traite des noirs, ses peintures animées du monopole et de ses con- séquences dans les deux Indes, lui assignent une place respectable parmi les fondateurs de l'émancipation in- dustrielle et commerciale. Bien que ses aperçus soient par moments un peu vagues et mal arrêtés, Raynal a pressenti la révolution économique du dix-neuvikme siècle, dont l'indépendance des Etats-unis forme le pre- mier épisode. On voit qu'il a rbvé des jours plus heureux
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leur triomphe a-t-il précédé <strong>de</strong> longtemps celui <strong>de</strong>s<br />
économistes, et la révolution <strong>politique</strong> dont ils fur<strong>en</strong>t<br />
les premiers apdtres, a-t-elle eu le temps <strong>de</strong> faire le<br />
tour du mon<strong>de</strong>, avant que la révolution économique ait<br />
seulem<strong>en</strong>t choisi ses premiers champs <strong>de</strong> bataille. La<br />
liberté civile et religieuse est assurée dans presque toute<br />
l'Europe ; la liberté commerciale y est <strong>en</strong>core à naître.<br />
Il y a un droit <strong>de</strong>s g<strong>en</strong>s <strong>politique</strong> ; il n'y a pas <strong>de</strong> droit<br />
<strong>de</strong>s g<strong>en</strong>s indushiel. Les nations respect<strong>en</strong>t un arp<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />
neige sur la frontière qui les sépare, et elles se vol<strong>en</strong>t<br />
sans pu<strong>de</strong>ur leurs propriétés littéraires, comme le<br />
ferai<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s flibustiers. Ici, <strong>de</strong>s taxes énormes pès<strong>en</strong>t<br />
sur le commerce; ailleurs le commerce est moins taxé.<br />
On a vu <strong>de</strong>s souverains prét<strong>en</strong>dre à la domination ex-<br />
clusive <strong>de</strong> l'embouchure d'un fleuve; d'autres veul<strong>en</strong>t<br />
fermer les mers, interdire les ports, altérer les mon-<br />
naies; tout est <strong>en</strong>core anarchie dans la pmduction,<br />
tandis que l'ordre règne dans la <strong>politique</strong>.<br />
Raynal est le premier écrivain économiste du dix-<br />
huitième siècle dont les ouvrages offr<strong>en</strong>t l'image <strong>de</strong><br />
cette lutte intérieure <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux révolutions. On s<strong>en</strong>t, <strong>en</strong><br />
le lisant, qu'il travaillait <strong>de</strong> préfk<strong>en</strong>ce à la révolution<br />
<strong>politique</strong>; il déclame comme un tribun du peuple; il<br />
apostrophe, il invective à la manière <strong>de</strong>s démagogues ;<br />
mais ses philippiques véhém<strong>en</strong>tes contre la traite <strong>de</strong>s<br />
noirs, ses peintures animées du monopole et <strong>de</strong> ses con-<br />
séqu<strong>en</strong>ces dans les <strong>de</strong>ux In<strong>de</strong>s, lui assign<strong>en</strong>t une place<br />
respectable parmi les fondateurs <strong>de</strong> l'émancipation in-<br />
dustrielle et commerciale. Bi<strong>en</strong> que ses aperçus soi<strong>en</strong>t<br />
par mom<strong>en</strong>ts un peu vagues et mal arrêtés, Raynal a<br />
press<strong>en</strong>ti la révolution économique du dix-neuvikme<br />
siècle, dont l'indép<strong>en</strong>dance <strong>de</strong>s Etats-unis forme le pre-<br />
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