Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...
Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ... Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...
136 HISTOIRE les revenus, et non comme un encouragement au vice et à la paresse. L'auteur avait eu beau dire u qu'il fallait laisser à la nature Ic soin de punir le pauvre du crime d'indigence, 8 personne ne regardait l'indigence comme un crime et la richesse comme une vertu. RI. Godwin a réfuté avec une grande siipériorité de raison toute cette partie de la doctrine de Nalthus, si bien accueillie par l'aristocratie anglaise. parce qu'elle s'accordait parfaitement avec ses sympathies naturelles. a RIalheur au pays, dit-il, où un homme de la classe du peuple ne peut se marier sans avoir la perspective de perdre sa dignité et son indépendance ! Malheur au pays oh, lorsque des revers imprévus accablent cet homme, on lui crie qu'il n'a nul droit à réclamer (les secours qui l'aident à se tirer de sa situation difficile ! On peut &tre sûr qu'il existe quelque vice dangereux clans l'ordre social, là où un tel homme n'aura pas une espérance rai- sonnable de nohrrir sa famille au moyen du travail de ses bras, quoiqn'il ne possédht rien au moment de se marier 1. 1) Et loin de recommander aux gouvernements l'insouciance ou la dureté pour le malheur, God~in pensait avec justesse qu'il leur appartenait de travailler nuit et jour aux améliorations dont le corps social a besoin. L'expérience n'a cesse de justifier cette opinion. La richesse publique continue de s'accroître dans presque tous les pays de l'Europe en même temps que la- popu- lation, et ce phénomène se reproduit d'une manière tel- lement générale et compacte, qu'un économiste améri- cain, RI. Alexandre Everett, a été jusqu'a considkrer l'accroissement de la population comme la cause essen- 4 Recherches sur la population, liv. VI, chap. 6.
DE L'ÉCONOMIE POLITIQUE. CHAP. XXXV. 137 tielle de ses progrès en tout genre. II a pensé que, puis- que les produits du travail sont toujours en raison du travail lui-mkme et par conséquent de la population, les moyens de subsistance pour les individus ne dépendent qu/e de la répartition plus ou moins équitable des profits entre les employés des diverses industries. Ces industries elles-mémes se développent chaque jour davantage sur un territoire limité, . soit par le perfectionnement de l'agriculture, soit par I'extension du commerce. Les jeunes branches, loin d'épuiser le tronc, lui donnent une vigueur nouvelle et deviennent des éléments de prospé- rité au lieu d'être, comme le suppose Nalthus, une cause de ruine et de dépérissement. Au reste, les erreuvs relatives au dévejoppement de la population datent d'une époque antérieure de beaucoup à la publication du célèbre ouvrage de Malthus. Les an- ciens écrits d'économie politique sont totis empreints de l'inquiétude qui agitait nos pères, à l'aspect de la grande famille qu'ils contribuaient, d'ailleurs, si vaillamment à accroftre. Leurs cris de détresse se faisaient principale- ment-entendre dans les villes capitales, et plus d'un roi de France, éperdu, crut nécessaire de restreindre I'éten- due de Ia ville de Paris, dont les barrières sans cesse reculées tendent à reculer encore. Le même phénomène a été observé à Londres, ville aussi peuplée que certains royaumes, et dans laquelle plus d'un million de consom- mateurs vivent à l'aise sur un espace qui ne suffirait pas à la nourriture de cinq cents personnes, s'il était destin6 à y pourvoir. Mais ces vaines terreurs disparaissent de- vant l'absurdité du prétendu accroissenlent de la popu- lation en progression géométrique. Malthus lui-méme a reconnu qu'on ne pouvait citer aucune nation dont la populatian n'ait été maintenue, par des influences physi- 8. '
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<strong>en</strong>tre les employés <strong>de</strong>s diverses industries. Ces industries<br />
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Au reste, les erreuvs relatives au dévejoppem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la<br />
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due <strong>de</strong> Ia ville <strong>de</strong> Paris, dont les barrières sans cesse<br />
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a été observé à Londres, ville aussi peuplée que certains<br />
royaumes, et dans laquelle plus d'un million <strong>de</strong> consom-<br />
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à la nourriture <strong>de</strong> cinq c<strong>en</strong>ts personnes, s'il était <strong>de</strong>stin6<br />
à y pourvoir. Mais ces vaines terreurs disparaiss<strong>en</strong>t <strong>de</strong>-<br />
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