Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...

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jouissaient néanmoins de beaucoup de douceurs, ktaient mieux v&tnes, mieux logées, mieux nourries, et qu'elles étaient moins exposées que jamais au danger de se dé- vorer entre elles. Peut-ktre éprouvent-elles plus de souf- frances morales par l'excès des tentations qu'elles ne peuvent pas toujoui-s satisfaire; mais ces tentations mhes sont un stimulant énergique auquel il faut rap- porter une bonne partie des progrPs qu'ont faits toutes les industries. En adoptant l'hypothèse de RTalthus, à mesure que la populatiori se rapproche du niveau des subsistances, la demande des produits nouveaux amène des découvertes utiles dont l'humanité tout entière pro- fite; les émigrations conduisent peu à peu les races hu- maine vers les lieux inoccupés qu'elle fertilise en les peuplarit, et la civilisation pénètre ainsi dans les con- tr6es .inconnues, qui rendront au centuple les avances nkcessitées pour leur exploitation. C'est ainsi que l'Am&- rique du Nord a vu ses prairies et ses bois défrichés par les colons européens, et les vallées de ses grands fleuves se couvrir de villes opulentes, où naguère erraient des hordes misérables de chasseurs. et d'anthropophages. Quand on examine avec quelque attention la carte du globe et la fertilité d'un grand nombre de régions à peine explorées, on cesse de craindre pour l'espèce humaine les malheurs dont elle est menacée par les prédictions de Malthus. L'émigration n'apparaît m&me , que comme une ressource extrême, en présence des améliorations que le génie de l'homme ne macque jamais de prodiguer à la terre, parce qu'il y trouve de nouveaux profits à mesure qu'elle est appelée à suffire à des denlandes nouvelles. JI. Ricardo l n'a rien laissé à désirer à cet égard aux antagonistes de Dans son ouvrage sur le P~incipe de é'impdt.

DE: L'ECONOIVIIIIE POLITIQUE. CHAP. XXXV. 131 Malthus, et nous sommes persuadé que l'auteur du livre De la population a dû étre rassuré lui-m&me contre les conséquences de son propre système, en appréciant à leur juste valeur les belles analyses du progrès agricole pré- sentées par son illustre concitoyen. 11 se fait d'ailleiirs un échange continuel des produits manufacturés contre les produits naturels, entre tous les peuplcs, de sorte que le commerce remédie à l'insuffisance de l'agri- culture et ne 1 aisse jamais sans subsistances aucun peuple intelligent et laborieux. Les relations chaque jour plus intimes qui s'établissent parmi les nations civilisées, leur rendent aussitôt communes toutes les découvertes utiles; témoins la navigation à la vapeur, l'éclairage par le gaz, les chemins de fer qu'on voit adopter presque en même temps en Europe, en Asie, en Amé- rique et même en Afrique. C'est ainsi qu'aujourd'hui les bateaux ;L vapeur sillonnent la mer Rouge et 1'Adria- tique, remontent le Nil, le Gange et le Mississipi, comme la Seine et la Tamise, et rapprochent d'avance, pour un cas de famine, les blés de la mer Noire et des États- Unis, denosvillespopuleuses.Malthus n'est pas le premier qui ait poussé un cri d'alarme au sujet de l'accroisse- ment de la population, et nous pourrions citer plus d'un écrivain de son pays qui déplorait, il y a cent ans, en style de Jérémie, les dangers immédiats de cet ac- croissement. Que diraient ces prophètes de malheur, à l'aspect de l'Angleterre de nos jours, riche, puissante et deux fois plus peuplée ? La doctrine de Malthus n'en aura pas moins le mérite d'avoir appelé l'attention des gouvernements, aussi bien que celle des citoyens, sur le danger des unions impré- voyantes et des secours' prodiguks sans discernement. Déjà cette doctrine a préservé la France de l'imitation

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<strong>de</strong>s découvertes utiles dont l'humanité tout <strong>en</strong>tière pro-<br />

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Quand on examine avec quelque att<strong>en</strong>tion la carte<br />

du globe et la fertilité d'un grand nombre <strong>de</strong> régions<br />

à peine explorées, on cesse <strong>de</strong> craindre pour l'espèce<br />

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prédictions <strong>de</strong> Malthus. L'émigration n'apparaît m&me ,<br />

que comme une ressource extrême, <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s<br />

améliorations que le génie <strong>de</strong> l'homme ne macque<br />

jamais <strong>de</strong> prodiguer à la terre, parce qu'il y trouve<br />

<strong>de</strong> nouveaux profits à mesure qu'elle est appelée à<br />

suffire à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nlan<strong>de</strong>s nouvelles. JI. Ricardo l n'a<br />

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Dans son ouvrage sur le P~incipe <strong>de</strong> é'impdt.

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