Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...
Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ... Blanqui, Adolphe (1798-1854). Histoire de l'économie politique en ...
114 HISTOIRE bien plus juste des phénomènes de la production, Sa doctrine sur le5 impbts différait aussi essentiellement de celle des économist~s. Aprés avoir prouvé que toute production venait du travail, aidé des capitaux, il ne loi était pas difficile de démontrer que chaque citoyen &tant apte à créer des valeurs, et par conséquent à faire des profits, devait à l'~tat sa part contributive de . secours et de taxes. Chacun obtenait la liberté de son industrie en échange de sa coopération aux charges publiques, et il n'y avait plus de professions stériles, puisque tout le monde était capable de donner aux choses une valeur échangeable, au moyen du travail. Quel encouragement pour les hommes disgraciés de la fortune, et pour tous ceux qui n'attendaient pas la faveur de I'béritage ! Ils apprenaient dès lors à quel prix on acquiert son indhpendance ; l'économie n'était plus une sorte de vertu ascétique, mais la compagne di1 travail et la source des capitaux. Au lieu des bornes imposées aux productions de l'agriculture, par la nature da sol et par la rotation des saisons, on avait devant soi l'horizon illimité des valeurs échangeables, c'est-à-dire la richesse indéfinie. Adam Smith n'avait pas prévu sans doute toutes ces conséquences, et beaucoup d'écrivains avaient avancé avant lui des principes aussi vrais : mais il a montré le premier pourquoi ils étaient vrais. 11 a fait pllis : il a indiqué la vraie méthode de signaler les erreurs. Son ouvrage se compose d'une suite de démonstrations qui ont élevé plusieurs propositions au rang de principes incontestables et qui ont anéanti pour jamais une foule d'erreurs jusqu'alors considérées comme des principes. C'est lui qui a pulvérisé le système prohibitif et la doctrine du produit net, avec son cortége de rêveries sur l'impôt, et de classifications imaginaires. Enfin,
DE L'ÉCONOMIE POLITIQUE. CHAP. XXXIV. 1 15 et c'est peut-être l'un des plus grands services qu'il ait rendus à l'industrie, cet immortel économiste a fait voir comment l'intérêt privé, débarrassé d'entraves, portait nécessairement les possesseurs de capitaux à préférer, toutes choses égales, l'emploi le plus favorable à l'in- dustrie nationale, parce qu'il est aussi le plus profitable pour eux. 11 est vrai qu'Adam Smith s'est quelquefois égaré dans une foule de digressions qui ne permettentpas de suivre aisément le iil de ses idées. Dès qu'il rencontre un vieil abus, un préjugé nuisible, un système erroné, il ne s'ar- r&te point qu'il n'en ait fait justice, et ces escarmouches partielles le détournent souvent du plan de ses opéra- tions. Mais jamais il ne quitte définitivement un sujet avant de ravoir épuisé, et il présente habituellement la méme idée sons toutes lesformes, jusqb'à ce que le lec- teur se soit familiarisé avec elle. Il avait tant de résis- Iancesà vaincre et tant de fausses doctrines à combattre! Les dconomistei; eux-mêmes, qu'il estimait et qui certai- nement ont contribué à la direction de ses idées, ne sont pas ceux qui lui ont rendu sa tâche le moins difficile. II avait à lutter contre les innombrables ouvrages qu'ils venaient de publier et qui s'étaient répandus dans toute l'Europe, bien ou mal compris, avec l'autorité des noms les plus vénérés, tels que ceux de Gournay, do Turgot, de Trudaine. 11 lui fallait détruire la plupart des théo- ries qu'ils venaient de fonder au prix de tant d'efforts etlutter avec elles sons des auspices défavorables : ce fut le premier discorcl mémorable qui éclata parmi les fondateurs de l'économie politique, et il n'a pas peu contribué à faire naître l'indécision générale du public sur les matièreséconomiques. Lequel croire, de Quesnay ou de Smith, soutenant avec une égale assurance des
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comm<strong>en</strong>t l'intérêt privé, débarrassé d'<strong>en</strong>traves, portait<br />
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toutes choses égales, l'emploi le plus favorable à l'in-<br />
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pour eux.<br />
11 est vrai qu'Adam Smith s'est quelquefois égaré dans<br />
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aisém<strong>en</strong>t le iil <strong>de</strong> ses idées. Dès qu'il r<strong>en</strong>contre un vieil<br />
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partielles le détourn<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t du plan <strong>de</strong> ses opéra-<br />
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Iancesà vaincre et tant <strong>de</strong> fausses doctrines à combattre!<br />
Les dconomistei; eux-mêmes, qu'il estimait et qui certai-<br />
nem<strong>en</strong>t ont contribué à la direction <strong>de</strong> ses idées, ne sont<br />
pas ceux qui lui ont r<strong>en</strong>du sa tâche le moins difficile. II<br />
avait à lutter contre les innombrables ouvrages qu'ils<br />
v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t <strong>de</strong> publier et qui s'étai<strong>en</strong>t répandus dans toute<br />
l'Europe, bi<strong>en</strong> ou mal compris, avec l'autorité <strong>de</strong>s noms<br />
les plus vénérés, tels que ceux <strong>de</strong> Gournay, do Turgot,<br />
<strong>de</strong> Trudaine. 11 lui fallait détruire la plupart <strong>de</strong>s théo-<br />
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