Guide de l'investissement aux Comores Opportunités et ... - Unctad
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Cadre réglementaire<br />
Système législatif <strong>et</strong> judiciaire<br />
Histoire <strong>et</strong> fon<strong>de</strong>ment<br />
La Constitution fédérale fondant l’Union <strong>de</strong>s<br />
<strong>Comores</strong> a été adoptée en décembre 2001, puis<br />
modifiée en mai 2009 à l’issue d’un référendum.<br />
L’Union fédérale a pour chef <strong>de</strong> l’exécutif le prési<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> l’Union, à la fois chef d’État <strong>et</strong> <strong>de</strong> gouvernement,<br />
<strong>et</strong> dispose d’un parlement, l’Assemblée<br />
<strong>de</strong> l’Union. Sous c<strong>et</strong>te constitution, les îles constitutives<br />
<strong>de</strong> l’Union se sont vu attribuer une large<br />
autonomie <strong>et</strong> chacune disposait jusqu’en 2009 <strong>de</strong><br />
son propre prési<strong>de</strong>nt, gouvernement <strong>et</strong> parlement.<br />
La révision constitutionnelle a cependant sensiblement<br />
réduit l’autonomie <strong>de</strong>s îles vis-à-vis <strong>de</strong>s institutions<br />
fédérales par un rétrécissement du champ<br />
<strong>de</strong> compétences <strong>de</strong>s îles au profit <strong>de</strong> l’Union <strong>et</strong><br />
par la requalification <strong>de</strong>s « prési<strong>de</strong>nts » <strong>et</strong> « assemblées<br />
» <strong>de</strong>s îles en simples « gouverneurs » <strong>et</strong><br />
« conseils » <strong>aux</strong> pouvoirs limités. Le droit fédéral<br />
prime sur celui <strong>de</strong>s îles autonomes <strong>et</strong> un nombre<br />
étendu <strong>de</strong> domaines relèvent <strong>de</strong>s compétences<br />
exclusives du gouvernement fédéral.<br />
Le droit comorien, historiquement influencé par<br />
<strong>de</strong>s systèmes juridiques d’origines différentes, se<br />
caractérise par la coexistence <strong>de</strong> normes issues du<br />
droit français, du droit islamique <strong>et</strong> du droit coutumier.<br />
Son application se révèle parfois difficile du<br />
fait <strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong> contradictions entre les différentes<br />
sources <strong>de</strong> droit. Enfin, sur chaque île tend<br />
à se développer une jurispru<strong>de</strong>nce différenciée.<br />
À ces normes juridiques nationales s’ajoutent également<br />
les conventions internationales dont les<br />
<strong>Comores</strong> sont signataires. L’Union est en particulier<br />
membre <strong>de</strong> l’Organisation pour l’harmonisation en<br />
Afrique du droit <strong>de</strong>s affaires (OHADA) <strong>et</strong> cherche<br />
à promouvoir l’application, encore insuffisante, du<br />
droit qui en est issu.<br />
IVSystème<br />
judiciaire<br />
Le système juridictionnel comorien se compose <strong>de</strong><br />
tribun<strong>aux</strong> <strong>de</strong> première instance, <strong>de</strong> cours d’appel,<br />
ainsi que d’une Cour suprême fédérale, compé -<br />
tente en cassation. Il comprend également <strong>de</strong>s tribun<strong>aux</strong><br />
spécialisés, dont relèvent notamment les<br />
litiges administratifs, commerci<strong>aux</strong> ou liés au travail.<br />
Néanmoins, l’ensemble <strong>de</strong> ces juridictions, en<br />
gran<strong>de</strong> partie réformées par <strong>de</strong>s dispositions<br />
récentes (loi organique du 20 décembre 2005 sur<br />
l’organisation judiciaire) font l’obj<strong>et</strong> d’une mise en<br />
place progressive qui ne leur perm<strong>et</strong> pas encore un<br />
fonctionnement pleinement effectif. Il subsiste<br />
parallèlement une justice traditionnelle locale à<br />
laquelle la population comorienne, qui ne porte<br />
que très rarement ses différends <strong>de</strong>vant les tribun<strong>aux</strong>,<br />
préfère généralement recourir.<br />
Les dysfonctionnements <strong>de</strong> l’appareil judiciaire<br />
sont encore notables <strong>et</strong> l’opacité <strong>de</strong>s décisions <strong>de</strong><br />
justice, non publiées, peut laisser une place importante<br />
à l’arbitraire. Par suite <strong>de</strong> plusieurs affaires, la<br />
perception du système judiciaire comme n’étant<br />
pas à l’abri <strong>de</strong> la corruption ou <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong>s<br />
pouvoirs publics est encore très présente, en dépit<br />
<strong>de</strong> la consécration <strong>de</strong> l’indépendance du pouvoir<br />
judiciaire par l’article 28 <strong>de</strong> la Constitution <strong>de</strong><br />
l’Union <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’inamovibilité <strong>de</strong>s magistrats du<br />
siège. Enfin, l’exécution <strong>de</strong>s décisions <strong>de</strong> justice se<br />
révèle souvent longue <strong>et</strong> difficile, ce qui porte<br />
atteinte à la crédibilité <strong>de</strong> la justice. Des efforts<br />
sont cependant en cours, tant en matière <strong>de</strong> lutte<br />
contre la corruption que <strong>de</strong> renforcement <strong>de</strong>s<br />
capacités humaines <strong>et</strong> institutionnelles, pour améliorer<br />
le fonctionnement <strong>et</strong> l’efficacité du système<br />
judiciaire.<br />
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