Guide de l'investissement aux Comores Opportunités et ... - Unctad
Guide de l'investissement aux Comores Opportunités et ... - Unctad
Guide de l'investissement aux Comores Opportunités et ... - Unctad
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
24<br />
L’agroalimentaire<br />
Le secteur agricole comorien est prépondérant <strong>et</strong><br />
représente près <strong>de</strong> la moitié du PIB national. Il se<br />
caractérise néanmoins par <strong>de</strong>s exploitations <strong>de</strong><br />
p<strong>et</strong>ite taille, <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> culture traditionnelles<br />
<strong>et</strong> <strong>de</strong>s filières faiblement structurées. En<br />
<strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s trois cultures <strong>de</strong> rente à l’origine <strong>de</strong><br />
l’essentiel <strong>de</strong>s exportations du pays (vanille, ylangylang,<br />
girofle), la production vivrière se compose<br />
principalement <strong>de</strong> tubercules (manioc, igname,<br />
taro, patates douces) <strong>et</strong> <strong>de</strong> certains fruits (bananes,<br />
noix <strong>de</strong> coco), mais également <strong>de</strong> légumineuses<br />
(ambreva<strong>de</strong>, ambérique) <strong>et</strong> <strong>de</strong> légumes frais. La<br />
production céréalière (maïs <strong>et</strong> riz) est en revanche<br />
très limitée. Ainsi, alors que le riz constitue l’aliment<br />
le plus consommé dans le pays, la production<br />
annuelle n’atteint qu’environ 1 100 tonnes<br />
tandis qu’entre 30 000 <strong>et</strong> 40 000 tonnes sont<br />
importées pour une valeur <strong>de</strong> 4 à 5 milliards <strong>de</strong> FC<br />
(12 à 15 millions <strong>de</strong> dollars), ce qui en fait une <strong>de</strong>s<br />
principales importations avec le pétrole <strong>et</strong> la vian<strong>de</strong>.<br />
Les activités d’élevage, peu aidées par la récente<br />
propagation d’épidémies provenant d’anim<strong>aux</strong><br />
importés, sont également insuffisantes pour satisfaire<br />
la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> intérieure. Environ 3 000 tonnes<br />
<strong>de</strong> vian<strong>de</strong>, essentiellement bovine, sont produites<br />
chaque année, tandis que les importations s’élèvent<br />
à plus <strong>de</strong> 5 000 tonnes. La production laitière<br />
ne perm<strong>et</strong> pas non plus <strong>de</strong> contrebalancer l’importation<br />
<strong>de</strong> lait déshydraté. Seuls les produits <strong>de</strong> la<br />
pêche, présentés précé<strong>de</strong>mment, parviennent à<br />
répondre à l’essentiel <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, sans réussir<br />
toutefois à remplacer totalement les importations.<br />
Encadré III.2 - Bambao Tropikal<br />
Bambao Tropikal, producteur d’huiles essentielles, est en activité à Anjouan <strong>de</strong>puis le<br />
tout début du XXe siècle. Il a été rach<strong>et</strong>é en 2003 par la firme française Orgasynth,<br />
dont les investissements ont <strong>de</strong>puis permis à l’entreprise l’acquisition <strong>de</strong> nouve<strong>aux</strong><br />
alambics <strong>de</strong> distillation.<br />
Les huiles, certifiées bio, sont exportées vers la France, les États-Unis <strong>et</strong> le Royaume-<br />
Uni. Extraites <strong>de</strong> l’ylang-ylang, du girofle, du géranium, du néroli <strong>et</strong> du frangipanier<br />
apportés par <strong>de</strong>s cultivateurs sous contrat avec l’entreprise, celles-ci sont utilisées dans<br />
la fabrication <strong>de</strong> gels douche, savons <strong>et</strong> autres produits <strong>de</strong> beauté. Elles entrent<br />
notamment dans la composition <strong>de</strong> produits Yves Rocher, Chanel, Dior, Le P<strong>et</strong>it<br />
Marseillais, ou encore Ushuaïa. Les produits à base d’ylang-ylang comportent en<br />
général la mention « ylang-ylang <strong>de</strong>s <strong>Comores</strong> ».<br />
Bambao Tropikal emploie actuellement 100 salariés. En 2007, ses exportations ont<br />
atteint 2,88 millions d’euros.<br />
Source : CNUCED<br />
Le secteur agricole présente ainsi <strong>de</strong> réelles possibilités<br />
<strong>de</strong> développement qui perm<strong>et</strong>traient d’alimenter<br />
le marché intérieur en remplaçant les<br />
importations. De ce point <strong>de</strong> vue, si les coûts élevés<br />
<strong>de</strong> transport dus à l’insularité <strong>de</strong>s <strong>Comores</strong><br />
représentent un handicap <strong>et</strong> ten<strong>de</strong>nt à cloisonner<br />
les marchés <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s trois îles, ils perm<strong>et</strong>tent<br />
néanmoins d’assurer une protection naturelle<br />
vis-à-vis <strong>de</strong>s importations <strong>et</strong> <strong>de</strong> rendre la production<br />
locale plus avantageuse.<br />
Le développement <strong>de</strong> ce secteur requiert un<br />
accroissement <strong>de</strong>s volumes <strong>de</strong> production pour<br />
réduire les coûts d’exploitation <strong>et</strong> <strong>de</strong> transport. Il<br />
est également nécessaire <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r <strong>et</strong> mieux<br />
structurer les filières afin <strong>de</strong> réduire les marges<br />
commerciales aujourd’hui importantes, voire d’intégrer<br />
la distribution <strong>de</strong>s produits agricoles. Enfin,<br />
en l’absence <strong>de</strong> larges terres arables, les cultures <strong>et</strong><br />
élevages intensifs sur <strong>de</strong>s espaces réduits (maraîchage,<br />
aviculture) peuvent être privilégiés.<br />
Le renforcement <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> production peut<br />
également perm<strong>et</strong>tre d’orienter le secteur vers<br />
l’exportation. À défaut <strong>de</strong> pouvoir exploiter <strong>de</strong>s<br />
surfaces agricoles suffisamment vastes pour développer<br />
une production <strong>de</strong> masse, l’agriculture<br />
comorienne dispose du potentiel pour se positionner<br />
sur le marché <strong>de</strong> la production biologique en<br />
ciblant la clientèle aisée <strong>de</strong>s pays développés,<br />
notamment européens, recherchant <strong>de</strong>s produits<br />
agricoles <strong>de</strong> qualité. Dans c<strong>et</strong>te perspective, certaines<br />
cultures peu exploitées peuvent également<br />
être développées en fonction <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> internationale.<br />
Le marché est particulièrement important<br />
pour les fruits tels que l’ananas, la mangue, le<br />
litchi ou l’avocat, dont la culture peut être accrue<br />
en profitant du climat favorable <strong>de</strong> la région.<br />
La création d’unités <strong>de</strong> transformation <strong>de</strong>s produits<br />
agricoles, complétant la filière <strong>et</strong> augmentant<br />
considérablement la valeur ajoutée <strong>de</strong> la production,<br />
constitue par ailleurs une possibilité d’investissement<br />
intéressante, tant pour le marché intérieur<br />
que pour le marché d’exportation. Le conditionnement<br />
<strong>de</strong>s produits est en outre nécessaire pour<br />
faciliter le stockage <strong>et</strong> l’approvisionnement <strong>de</strong>s îles<br />
comoriennes <strong>et</strong> indispensable pour les produits<br />
exportés. À ce niveau, il peut notamment être<br />
envisagé d’accroître la production <strong>de</strong> jus <strong>de</strong> fruits<br />
avec la mise en place d’unités <strong>de</strong> pressurage, <strong>de</strong><br />
pasteurisation <strong>et</strong> d’embouteillage, mais également