pied du cheval - Biblioteca Digital de Obras Raras e Especiais - USP
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470 PRÉCIS DU PIED DU CHEVAL ET DE SA FERRURE. de l'état pathologique; on voit notamment au point de rencontre de la corne formée par le bourrelet, postérieurement à la fourbure, el de celle produite avant cette maladie, un angle saillant dont nous avons parlé précédemment; cet angle disparait peu à peu par avalure et le sabot parait alors comme aplati de dessus en dessous {Kg. 304). Après que l'appareil kératogène a été congestionné, les tubes cornés qui émergent du bourrelet ont de la tendance à prendre une direction horizontale, et cette tendance, dont les effets apparaissent le huitième jour, est surtout accusée vers la quatrième ou la cinquième semaine après le début de la fourbure, par une sorte de gouttière circulaire, longeant la partie antérieure de la couronne et assez creuse pour loger la pulpe du doigt, gouttière à laquelle H. Bouley donne le nom de cavité digitale. En même temps que la couronne se déprime ainsi en avant, la sole s'aplatit, puis elle devient convexe, s'amincit et quelquefois même se perfore ; l'os à découvert ne tarde pas à se nécroser. Il nous resterait maintenant à rechercher comment se produisent les altérations de forme que présentent les sabots affectés de fourbure chronique, mais cette question de physiologie pathologique exigerait, pour être traitée d'une manière complète, des développements qui dépasseraient les limites que nous avons assignées à cet ouvrage. Nous devons nous borner à faire connaître, en quelques lignes, les modifications fonctionnelles qu'éprouvent les divers organes de la boîte cornée, depuis le moment où la congestion de la région digitale aboutit à une néoformation de corne sur le podophylle jusqu'à celui où la déformation du sabot est achevée. Sous l'influence de l'état congestif, le tissu podophylleux, dont la fonction kératogène est en quelque sorte latente dans l'état physiologique, entre en action et produit, dans les parties antérieures du sabot (pinces, mamelles, région antérieure des quartiers), et d'une manière incessante, de nouvelles couches de corne qui s'interposent entre la face interne de la paroi dans les régions précitées et la face antérieure du tissu podophylleux. Cette production continue de matière cornée a pour conséquences : 1° le soulèvement de la paroi et la déviation du bourrelet susceptibles d'allonger extrêmement le pied en lui donnant une direction tendant à l'horizontale; 2° une déviation de la phalange unguéale en vertu de laquelle elle fait pression sur la sole et la déprime tout en annihilant l'action kératogène du tissu velouté dans les points comprimés; 3° l'augmentation d'épaisseur de la paroi qui se forme non plus sur le bourrelet exclusivement comme dans l'état physiologique, mais par l'action combinée du bourrelet et du podophylle d'où résulte un accroissement d'épaisseur de haut en bas.
FERRURE PATHOLOGIQUE. 471 Le déplacement qu'éprouve la troisième phalange, dans la fourbure chronique, a été attribué par un vétérinaire italien, Fogliata, à la traction du fléchisseur profond des phalanges, qui se ferait sentir avec trop d'intensité par suite du désengrènement du tissu kératogène et de l'insuffisance du muscle antagoniste : l'extenseur antérieur des phalanges. En conséquence, il conseille de pratiquer la ténotomie plantaire pour remédiera la fourbure chronique : il n est pas à notre connaissance que ce traitement ait jamais été employé avec succès dans le cas dont il s'agit. On a vu précédemment que la fourbure chronique ne se traduisait pas toujours par la présence, entre la face interne de la paroi et la surface podophylleuse, d'une masse de corne anormale, et que dans certains cas elle amenait la formation d'une fourmilière. Le mécanisme suivant lequel cette lésion se produit est des plus simples. Sous l'influence d'une hémorrhagie intracornée fig 303 ou d'une exsudation séreuse, le tissu podophylleux est brusquement séparé du tissu kéraphylleux par le liquide épanché ; ce liquide incompressible, fait sa place en déprimant la sole et en soulevant la paroi; le tissu podophylleux est pour ainsi dire dénudé comme quand on arrache un lambeau de paroi : il se recouvre d'une couche de corne qui forme comme le dit H. Bouley, en dedans du sabot primitif, un sabot accidentel Fig. 308. — Fourbure aiguil avec cavité hémorrhagrque entre la paroi et le podophylle. qui e-t séparé du premier, dans les parties antérieures du doigt, par un espace plus ou moins vaste, suivant que le liquide qui s'était épanché -ou* l'ancienne paroi, y occupait plus ou moins de pi are. Il e-t à remarquer que, dans le ra* de fourmilière, le li**u podophylleux ne participe pa* d'une manière incessante, anormale, à la kératogenèse, comme dans la variété de fourbure où le pied est plein. Une fois formée la couche de corne qui constitue comme une seconde muraille, l'activité fonctionnelle de ce lis-u se ralentit et retourne à l'état physiologique. Le désengrènement de* parties constituantes de l'appareil kératogène, d'où procède la fourmilière, peut s'arrêter vers l'origine de l'ongle de telle sorte que la paroi reste encore adhérente au bourrelet par -a cavité cutigérale. Ce sont même le* ra* les plus fréquents, et, dans ces condition*, la fourmilière peut persister d'une manière
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Le déplacement qu'éprouve la troisième phalange, dans la fourbure<br />
chronique, a été attribué par un vétérinaire italien, Fogliata,<br />
à la traction <strong>du</strong> fléchisseur profond <strong>de</strong>s phalanges, qui se ferait<br />
sentir avec trop d'intensité par suite <strong>du</strong> désengrènement <strong>du</strong> tissu<br />
kératogène et <strong>de</strong> l'insuffisance <strong>du</strong> muscle antagoniste : l'extenseur<br />
antérieur <strong>de</strong>s phalanges. En conséquence, il conseille <strong>de</strong> pratiquer<br />
la ténotomie plantaire pour remédiera la fourbure chronique : il<br />
n est pas à notre connaissance que ce traitement ait jamais été<br />
employé avec succès dans le cas dont il s'agit.<br />
On a vu précé<strong>de</strong>mment que la fourbure chronique ne se tra<strong>du</strong>isait<br />
pas toujours par la présence, entre la face interne <strong>de</strong> la paroi et la<br />
surface podophylleuse, d'une masse <strong>de</strong><br />
corne anormale, et que dans certains<br />
cas elle amenait la formation d'une<br />
fourmilière. Le mécanisme suivant lequel<br />
cette lésion se pro<strong>du</strong>it est <strong>de</strong>s plus<br />
simples. Sous l'influence d'une hémorrhagie<br />
intracornée fig 303 ou d'une<br />
exsudation séreuse, le tissu podophylleux<br />
est brusquement séparé <strong>du</strong> tissu<br />
kéraphylleux par le liqui<strong>de</strong> épanché ; ce<br />
liqui<strong>de</strong> incompressible, fait sa place en<br />
déprimant la sole et en soulevant la<br />
paroi; le tissu podophylleux est pour<br />
ainsi dire dénudé comme quand on<br />
arrache un lambeau <strong>de</strong> paroi : il se recouvre<br />
d'une couche <strong>de</strong> corne qui forme<br />
comme le dit H. Bouley, en <strong>de</strong>dans<br />
<strong>du</strong> sabot primitif, un sabot acci<strong>de</strong>ntel<br />
Fig. 308. — Fourbure aiguil<br />
avec cavité hémorrhagrque<br />
entre la paroi et le podophylle.<br />
qui e-t séparé <strong>du</strong> premier, dans les parties antérieures <strong>du</strong> doigt,<br />
par un espace plus ou moins vaste, suivant que le liqui<strong>de</strong> qui<br />
s'était épanché -ou* l'ancienne paroi, y occupait plus ou moins <strong>de</strong><br />
pi are.<br />
Il e-t à remarquer que, dans le ra* <strong>de</strong> fourmilière, le li**u podophylleux<br />
ne participe pa* d'une manière incessante, anormale, à la kératogenèse,<br />
comme dans la variété <strong>de</strong> fourbure où le <strong>pied</strong> est plein.<br />
Une fois formée la couche <strong>de</strong> corne qui constitue comme une<br />
secon<strong>de</strong> muraille, l'activité fonctionnelle <strong>de</strong> ce lis-u se ralentit et<br />
retourne à l'état physiologique.<br />
Le désengrènement <strong>de</strong>* parties constituantes <strong>de</strong> l'appareil kératogène,<br />
d'où procè<strong>de</strong> la fourmilière, peut s'arrêter vers l'origine <strong>de</strong><br />
l'ongle <strong>de</strong> telle sorte que la paroi reste encore adhérente au bourrelet<br />
par -a cavité cutigérale. Ce sont même le* ra* les plus fréquents,<br />
et, dans ces condition*, la fourmilière peut persister d'une manière