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pied du cheval - Biblioteca Digital de Obras Raras e Especiais - USP

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280 PRÉCIS DU PIED DU CHEVAL ET DE SA FERRURE.<br />

<strong>de</strong>s chevaux <strong>de</strong> selle. La ferrure Charlier leur convient<br />

parfaitement ; mais souvent le caprice <strong>de</strong>s propriétaires<br />

ou <strong>de</strong>s cochers lui fait préférer la ferrure anglaise : le<br />

fer anglais est artistement limé, poli ; le sabot est paré,<br />

creusé, la fourchette taillée à facettes, la paroi râpée à<br />

l'excès, <strong>de</strong> telle manière qu'en sortant <strong>de</strong> l'atelier <strong>du</strong><br />

maréchal, le <strong>cheval</strong> semble avoir <strong>de</strong>s sabots plus beaux.<br />

Il est certain que cette ferrure plaît davantage, à quiconque<br />

ignore le fonctionnement <strong>du</strong> sabot, que la ferrure périplantaire.<br />

Il en est <strong>de</strong> même <strong>de</strong> la ferrure française lorsque l'ouvrier<br />

pare le <strong>pied</strong> à l'excès afin <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la besogne<br />

propre. On a vu, dans le chapitre précé<strong>de</strong>nt, les effets<br />

funestes d'une semblable pratique.<br />

Mais il nous paraît utile <strong>de</strong> signaler ici les causes et les<br />

conséquences <strong>de</strong> cette pratique routinière, telles qu'elles<br />

sont exposées par Goyau, atten<strong>du</strong> que nous en constatons<br />

souvent la parfaite justesse :<br />

Tout conspire pour éterniser, répandre et glorifier la besogne<br />

propire. A travailler ainsi, le maréchal récolte bénéfice, tranquillité,<br />

satisfaction d'ameur-propre, approbation <strong>du</strong> propriétaire, conten-i<br />

tement <strong>de</strong> l'homme d'écurie. Le <strong>pied</strong> n'est-il pas joli, bien chaussé,<br />

facile à curer?<br />

Il y a bien une ombre au tableau : <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> chevaux boiteux<br />

gar<strong>de</strong>nt l'écurie, ou sillonnent péniblement les rues <strong>de</strong> nos villes.<br />

A qui la faute? Le <strong>cheval</strong> est artistement ferré; il ne se coupe<br />

pas, ne forge pas, ne se déferre pas, et quitte la forge sans boiter.<br />

Le maréchal est donc hors <strong>de</strong> cause.<br />

Quelques jours après, l'animal est sur- la litière. Pourquoi?<br />

Aussitôt — s'il y a lieu — s'organise la conspiration <strong>du</strong> silence. Le<br />

cocher ne sait rien, ou a <strong>de</strong>s raisons pour être discret; il opine pour<br />

un rhumatisme, ou se remémore à propos une glis-a<strong>de</strong>. C'est<br />

cela, dit l'ouvrier, il a pris un écart, il boite <strong>de</strong> l'épaule. — Sainte<br />

Épaule est la patronne secourable <strong>de</strong>s maréchaux dans l'embarras.<br />

Plus souvent encore et d'un commun accord, une bleime est signalée:<br />

ce monstrueuxpavé<strong>de</strong>s rues n'en fait jamais d'aulres ! C'est<br />

que le <strong>pied</strong> peut alors être traité par les bains et les cataplasmes,<br />

traitement indiqué pour tous les acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> ferrure. Enca- même

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