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La survie
C’est un des besoins les plus fondamentaux et le tout premier à se manifester. Malheureusement,
on n’en tient pas compte assez souvent en salle de classe. Le besoin de survie comporte
une dimension physique, mais aussi psychologique, comme le besoin d’ordre et de sécurité dans
notre vie. Pour les élèves qui ont peur de l’inconnu, il est critique de répondre à ce besoin, car ils
réagissent parfois très mal en présence d’une enseignante suppléante ou d’un enseignant suppléant.
En effet, vous représentez un nouvel adulte dans leur vie et, à ce titre, certains élèves se
demandent comment vous allez répondre à leurs besoins et vont même parfois jusqu’à se sentir
menacés en début de journée.
Pour répondre au besoin de survie des élèves :
• tenez compte des structures, routines et directives déjà établies;
• accueillez-les à leur arrivée en classe;
• présentez-vous brièvement et indiquez clairement vos attentes pour la journée;
• observez-les pour repérer ceux chez qui le changement crée de l’anxiété.
L’amour et l’appartenance
Les élèves qui ont développé une confiance et une assurance personnelle vous salueront fort
probablement à leur tour avec le sourire.
Par contre, ceux qui manquent de confiance en eux et chez qui la présence d’adultes inconnus
entraîne de la méfiance et de l’angoisse, éviteront le contact visuel et ne réagiront pas à votre
accueil. Ce sont ces élèves qui pourraient vous offrir plus de résistance, d’où certains comportements
inappropriés.
Une fois les élèves occupés à suivre la routine habituelle ou à effectuer un travail que vous leur
avez assigné, remerciez-les de leur accueil, même si seulement quelques-uns ont pris le temps
de vous répondre. Dites, par exemple : « À votre entrée, j’ai accueilli chacune et chacun de vous
avec un bonjour. Merci aux élèves qui m’ont répondu. J’ai senti que vous me souhaitiez la bienvenue
dans votre classe. Je l’apprécie beaucoup ». Les élèves aiment que l’on reconnaisse leur
courtoisie, et vous remarquerez peut-être qu’ils seront plus nombreux à répondre à votre accueil
en début d’après-midi.
Apprendre le nom des élèves vous permet d’exercer une plus grande influence sur le groupe.
« Soula, fais ton propre travail, s’il te plaît » est plus efficace que « La fille au chandail bleu, s’il vous
plaît, fais ton travail. » Il arrive parfois que des élèves changent leur nom; réagissez alors de façon
positive et utilisez l’humour pour désamorcer la situation : « Eh bien! Imaginez-vous…trois Marika
dans la même classe. Qui a déjà vu ça, hein? » Ou vous pouvez en faire abstraction. Vous finirez
bien par découvrir qui porte tel ou tel nom. Pour compléter la feuille des présences, assurez-vous
de vérifier tous les noms qui apparaissent sur la liste. En nommant chaque élève, vous pouvez
confirmer qui est bel et bien présent en classe.
Le pouvoir
La nature humaine nous pousse à vouloir contrôler notre environnement. Si on empêche les
élèves de prendre des décisions par eux-mêmes, ils peuvent réagir de façon négative. À tout âge,
l’enfant a besoin de sentir qu’il a un certain contrôle sur sa vie, mais c’est au cycle moyen que
les élèves réagiront le plus fortement si ce besoin n’est pas respecté. Le personnel enseignant
suppléant avisé reconnaît ce besoin chez les élèves et leur donne l’occasion de prendre des décisions,
aussi anodines soient-elles, par rapport à leur apprentissage.
J’enseigne – Guide à l’intention des enseignantes suppléantes et des enseignants suppléants