J'enseigne – Guide à l'intention des enseignantes suppléantes et ...

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Je suis suppléante depuis 1994. J’ai déjà été
enseignante à temps plein, mais c’est par choix
que je fais de la suppléance. On peut dire que je
suis suppléante de métier. J’aime ça parce que
j’ai la liberté de dire non et je n’ai pas les responsabilités
qui vont avec un poste permanent. Ça me
permet d’occuper mon temps comme je le veux.
Quand j’entre dans une nouvelle école, les élèves
me demandent si je connais leur grand-mère, leur
grand-père ou un tel avec qui ils jouent au hockey.
Ils essaient très vite de tisser des liens.
J’ai une routine à moi, mais finalement, dans
toutes les écoles, c’est la même chose : la cloche
sonne, on prend les présences… J’ai tendance
à leur dire que je ne vais pas changer leur
routine. On va faire les mêmes choses qu’avec
l’enseignante régulière, mais on va les faire un
peu différemment, pour arriver au même but.
Souvent, les autres enseignants m’aident; ils me
disent quels sont les élèves forts, sur qui on peut
compter.
Je suis assez ferme, pour la discipline. Quand je commence la journée, j’arrive avec les
sourcils froncés. Il faut garder un espace, une séparation, pour leur montrer qu’on n’est
pas au même niveau qu’eux. Avec les plus petits, je leur dis qu’on est tous dans le même
bateau, mais que je suis le capitaine et les élèves sont les matelots. Avec les plus vieux,
je leur dis qu’on est comme une famille, qu’il faut s’entraider.
J’aime le travail d’équipe. J’accepte que les élèves s’entraident pour apprendre la
matière. Et puis, il arrive qu’ils expliquent quelque chose mieux que moi.
Quand j’ai une nouvelle consigne à donner, je tape des mains. Il faut qu’ils fassent la
même chose. Je tape deux ou trois coups, et ils font la même chose. Comme ça j’obtiens
le silence. Je leur dis : Je voulais juste avoir votre attention.
C’est important de changer de tactique pendant la journée. Par exemple, je peux aller
voir un élève et lui dire : Merci! Tu travailles tellement bien! Après ça, je dis aux autres
élèves que s’ils veulent avoir un Merci!, il faut qu’ils travaillent fort. Et puis plus tard dans
la journée, s’il y en a qui dérangent, je vais leur dire : Ce n’est pas poli de déranger tout
le monde. Ça marche très bien avec les plus petits.
Leur sourire et leur bonjour dans les corridors d’école ou quand je les rencontre
en ville me confirme que mon travail de suppléante en vaut la peine!
Nicole, membre de l’AEFO
J’enseigne – Guide à l’intention des enseignantes suppléantes et des enseignants suppléants
Une bonne gestion de
classe sous-entend la compréhension
des directives
de l’école et des routines en
salle de classe.
Prenez bien conscience
que vous ne pouvez agir
exactement comme la personne
que vous remplacez;
si vous essayez de l’imiter,
vous ne vous sentirez pas
à l’aise et vous n’aurez pas
l’air naturel. Les élèves risquent
de se servir de votre
malaise pour vous causer
des problèmes de discipline.
Cherchez plutôt à éta -
blir un équilibre qui ne
modifie pas radicalement
les routines, mais qui respecte
davantage votre personnalité.