J'enseigne – Guide à l'intention des enseignantes suppléantes et ...

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J’ai fait de la suppléance non qualifiée pendant
six ans et de la suppléance qualifiée pendant trois
ans. J’ai peut-être une expérience un peu différente
des autres parce que je fais de la suppléance
de la maternelle à la 12 e année. J’aime pouvoir
changer de niveau. J’apprends beaucoup de cette
manière-là.
Quand on va dans une classe pour la première
fois, on ne sait pas ce qu’on va rencontrer. On le
découvre au fur et à mesure. Il m’est arrivé d’être
la quatrième suppléante en quatre jours pour la
même classe. Les élèves s’attendaient à ce que
les choses ne se passent pas trop bien. La première
chose que j’ai dite, c’est : On va avoir une
bonne journée! Les élèves m’ont répondu : Mais
madame, tu es la quatrième en quatre jours! J’ai
rétorqué que c’était bel et bien le cas, mais que ce
n’était pas grave, nous allions tout de même avoir
une belle journée. Et effectivement, la journée
s’est très bien passée.
Dans une classe où je ne suis jamais allée, les jeunes savent que je ne connais pas la
routine. J’essaie d’apprendre le nom des élèves le plus rapidement possible; ça m’aide
beaucoup. Certains élèves vont m’aider pendant la journée : C’est correct, madame, on
va le faire en équipe. Après ça je leur dis : On va faire beaucoup de choses ensemble.
Pas des nouvelles choses, mais on va quand même travailler.
À part les tout-petits de la maternelle, les élèves ont l’habitude d’une suppléance. Ils vont
souvent me dire : Ah, tu es la suppléante aujourd’hui! Qu’est-ce qu’on va faire ensemble?
Les élèves vont souvent me demander la raison de ma présence. Ils veulent savoir pourquoi
leur enseignante régulière n’est pas là. Si on peut leur donner une explication – ton
enseignante a une CAP, elle est en formation, elle est à l’école des adultes – alors les
jeunes sont rassurés. Ils disent : Ah, c’est correct.
J’ai remplacé une classe juste avant le spectacle de Noël. Les élèves ont demandé
pourquoi leur enseignant régulier n’était pas là. Je leur ai dit : Sa femme a accouché.
Je leur ai montré la photo du nouveau-né. Les élèves étaient contents, ils avaient compris
la raison. Nous avons fait du bon travail ensemble. Les jeunes ont un besoin tout naturel
de savoir. Et moi, je suis honnête avec eux, car je sais que c’est important pour eux.
Marie, membre de l’AEFO
J’enseigne – Guide à l’intention des enseignantes suppléantes et des enseignants suppléants
À bien des égards,
nous vivons dans une société
individualiste où les valeurs
ont beaucoup changé.
Les jeunes d’aujourd’hui en
subissent les conséquences
et donc s’attendent à beaucoup
de leur communauté,
de leur école et du personnel
enseignant qui doivent
essayer de les aider du
mieux qu’ils le peuvent.
Ces changements sociaux
ont aussi transformé
le rôle des enseignantes
suppléantes et enseignants
suppléants. Les élèves s’attendent
aussi à ce qu’ils
ré pondent adéquatement
à leurs attentes, même si,
de par la nature de leur
rôle, ils sont pour eux des
étrangères et étrangers.
Afin d’éviter de sérieuses
difficultés, il importe donc
de répondre aux attentes
des élèves.