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1 - Notes du mont Royal

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76 ILIADE.<br />

ser les lignes des guerriers contre lesquels elle s'irrite, fille d'un<br />

père impétueux. Junon excite <strong>du</strong> fouet les chevaux rapides. Devant<br />

les déesses s'ouvrent d'elles-mêmes, avec fracas, les portes<br />

<strong>du</strong> ciel que gardent les Saisons ; ces divinités veillent sur le vaste<br />

ciel et sur l'Olympe; elles écartent ou rapprochent le nuage<br />

épais qui en ferme l'entrée. Les coursiers dociles la franchissent,<br />

et les deux déesses trouvent Jupiter, assis loin des autres dieux,<br />

sur la plus élevée des nombreuses cimes de l'Olympe. Junon, arrêtant<br />

le char, veut sonder les pensées de son époux.<br />

a Puissant Jupiter, dit-elle, ne puniras-tu point Mars de ses<br />

cruautés î Hélas ! il vient témérairement et sans pudeur de perdre<br />

de nombreux Argiens. Mon âme en est pénétrée de douleur ;<br />

cependant Cypris et Phébus se réjouissent paisiblement de leur<br />

ouvrage ; ils excitent ce dieu insensé, qui ne connaît aucun droit.<br />

Puissant Jupiter, ne t'irriteras-tu point, si j'éloigne <strong>du</strong> combat<br />

Mars grièvement blessé ? » •<br />

Le dieu qui rassemble les nuées répond en ces termes : « Va,<br />

excite contre lui Minerve ; c'est elle surtout qui est accoutumée a,<br />

lui infliger de cruelles souffrances. »<br />

Il dit : et Junon se hâte de lui obéir; elle fouette les coursiers<br />

qui, déjà d'eux-mêmes, volent avec ardeur, à égale distance delà<br />

terre et <strong>du</strong> ciel étoile. Autant d'espace embrasse dans les airs<br />

le regard d'un homme assis au sommet d'une roche escarpée, les<br />

yeux fixés sur les sombres flots de la haute mer : autant les coursiers<br />

hennissants des immortels en franchissent d'un saut. Bientôt<br />

les déesses louchent aux remparts de Troie, aux rives où Scaraandre<br />

et Simoïs réunissent leurs belles ondes. Junon arrête le<br />

char, dételle les coursiers, et les enveloppe d'un brouillard impénétrable,<br />

pendant que le dieu Simoïs fait naître pour eux une pâture<br />

divine.<br />

Les déesses, en voltigeant comme de tendres colombes, s'éloignent,<br />

impatientes de secourir les Argiens. Lorsqu'elles arrivent<br />

au lieu où combattent, de pied ferme, les plus nombreux et les<br />

plus vaillants, serrés autour <strong>du</strong> robuste Diomède, semblables à<br />

des lions furieux ou à des sangliers lents à se laisser vaincre, Junon<br />

s'arrête et pousse un grand cri; elle prend les traits <strong>du</strong> magnanime<br />

Stentor, héros à la voix d'aiiain, qui se fait entendre<br />

autant que cinquante guerriers.<br />

« Quelle honte, ô Grecs fiers de votre beauté ! quel intolérable<br />

opprobre ! aussi longtemps qu'Achille se mêlait aux combats, jamais<br />

lés Troyens ne dépassaient les portes <strong>du</strong> Dardanos, tant ils<br />

redoutaient la lance impétueuse de ce héros ; et maintenant ils<br />

combattent loin d'il ion, près des navires ! »

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