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1 - Notes du mont Royal

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CHANT V. 71<br />

l'effort des vanneurs, la blonde Cérès, aidée par le souffle de la<br />

brise, sépare la paille <strong>du</strong> grain pesant, le monceau de paille est<br />

revêtu d'une poudre légère: ainsi les Grecs sont couverts d'une<br />

poussière blanchâtre que, dans leurs rangs, soulève jusqu'au ciel<br />

le trépignement des coursiers; maintenant que les deux armées<br />

de nouveau s'entremêlent; maintenant que les écuyers ont fait<br />

retourner leurs chars et les poussent en avant. L'impétueux<br />

Mars, enveloppé d'un nuage, parcourt le champ de bataille pour<br />

seconder les Troyens; il porte ses pas de toutes parts, docile aux<br />

prières que lui a faites Phébus, aussilôt qu'il a vu s'éloignerMinerve,<br />

protectrice des Argiens.<br />

Apollon, alors, fait sortir Énée <strong>du</strong> sanctuaire et lui inspire une<br />

force nouvelle ; il parait parmi ses compagnons, qui se réjouissent<br />

en le voyant sans blessure, plein de vie et brûlant d'ardeur. Toutefois<br />

ils ne l'interrogent pas ; les travaux que leur ont impose<br />

Phébus, Mars, fléau des humains, et la Discorde, insatiable de fureurs,<br />

ne leur en laissent pas le temps.<br />

Cependant les deux Ajax, Ulysse, Diomède exhortent au combat<br />

les Grecs qui déjà, en leur âme, méprisent l'effort et les cris'<br />

des Troyens. L'armée entière s'arrête avec fermeté; telle, sous<br />

' un ciel serein, la nue que le tils de Saturne a fixée sur le sommet<br />

d'une haute <strong>mont</strong>agne, y reste immobile, tandis que sommeille<br />

la force de Borée et des autres vents impétueux dont le<br />

souffle dissipe les sombres nuages, ainsi les fils de Danaûs attendent<br />

intrépidement leurs ennemis, sans songer à fuir. Atridc<br />

parcourt les rangs et prodigue ses ordres :<br />

« Amis, soyez hommes, gardez un cœur imperturbable, que<br />

l'honneur vous soutienne dans cette violente mêlée ! La mort<br />

épargne plus qu'elle ne moissonne les guerriers qui craignent la<br />

honte ; et, pour les fuyards, il n'y a ni force ni gloire. » -<br />

En disant ces mots, le roi lance sa javeline et atteint au premier<br />

rang un compagnon <strong>du</strong> grand Énée : Déicoon, fils de Pergase,<br />

que les Troyens honoraient à l'égal des fils de Priant, à cause<br />

de son ardeur à combattre au premier rang. Le puissant Agamemnon<br />

frappe son bouclier qui ne détourne point le trait; la<br />

pointe d'airain le traverse, déchire le baudrier et pénètre dans<br />

les flancs <strong>du</strong> héros. Il tombe avec fracas, et, sur lui, ses armes<br />

retentissent.<br />

Alors Énée terrasse deux guerriers des plus vaillants parmi les<br />

Grecs : Créthon et Orsiloque, fils de Diodes. Leur père habitait<br />

la superbe Phère; homme opulent, issu <strong>du</strong> fleuve Alphcc qui<br />

roule ses tlots au travers de la vaste terre des Pyliens. Le fleuve<br />

donna le jour à Orsiloque, roi de pev*'" —"obreux. Ce héros

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