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1 - Notes du mont Royal

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CHANT V. 69<br />

noms caressants. Oui, qu'il craigne, le fils de Tydée, qu'il craigne,<br />

malgré sa valeur, de tomber sous un bras plus redoutable que le<br />

tien ; qu'il tremble que bientôt la chaste fille d'Adraste, Ëgialée,<br />

son excellente épouse, ne sorte de son sommeil, et n'éveille ses<br />

femmes pour exhaler ses regrets sur le plus vaillant des Grecs, sur<br />

l'époux qui l'a reçue vierge dans son palais. »<br />

En prononçant ces imprécations, Dionée, de ses deux mains,<br />

étanche la blessure. Déjà la plaie se ferme ; les douleurs .aiguës<br />

sont calmées. Cependant Junon et Minerve, qui contemplent les<br />

deux déesses, tentent d'irriter le fils de Saturne par leurs paroles<br />

mordantes. Minerve, la première, s'écrie :<br />

« Jupiter, ô mon père ! sans doute mes paroles vont exciter<br />

ton courroux. Si je ne me trompe, Vénus, en exhortant quelque<br />

Argienne à suivre les Troyens qu'elle chérit tendrement., en cherchant<br />

à sé<strong>du</strong>ire par ses caresses une jeune femme aux lonrçs voiles,<br />

a déchiré avec une agrafe d'or sa main délicate. »<br />

Elle dit : le père des dieux et des hommes se prend à t'ourire ;<br />

et, appelant la blonde Vénus, il lui dit : « Chère enfant, le > hauts<br />

faits ne te sont pas réservés ; laisse ces soins au fougueux Mars,<br />

à Minerve, et ne songe qu'aux tendres désirs, qu'aux jeunes<br />

hyménées. »<br />

Pendant que les immortels s'entretiennent dans leurs demeures<br />

, l'intrépide Diomède poursuit toujours Énée. 11 n'ignore<br />

point que Phébus étend les mains sur lui ; mais dans sa fureur<br />

il ne respecte plus même un grand dieu ; il brûle de terrasser<br />

Ënée et de ravir ses nobles armes ; trois fois il se précipite prêt<br />

à l'immoler; trois fois Apollon repousse son bouclier étincelant.<br />

Mais lorsque, semblable à une divinité, il veut s'élancer une quatrième<br />

fois, le dieu qui lance au loin les traits, d'une voix terrible<br />

lui adresse ces menaces :<br />

« Prends garde, Ois de Tydée, modère-toi, crains de l'égaler ,<br />

aux dieux. Elle n'est point semblable à celle des immortels, la 7<br />

race des humains qui parcourent la terre. »<br />

11 dit : et le fils de Tydée recule enfin, mais à pas lents pour<br />

éviter le courroux <strong>du</strong> dieu aux traits infaillibles. Apollon alors<br />

dépose Énée loin de la foule, dans la sainte Pergame, où son<br />

temple s'élève. Là, dans le vaste sanctuaire, Latone et Diane,<br />

fière de ses traits, prennent soin <strong>du</strong> héros et se plaisent à l'honorer.<br />

Cependant Apollon fait apparaître un fantôme semblable<br />

au fils d'Anchise et revêtu d'armes semblables à celles <strong>du</strong> héros.<br />

Autour de cette vaine image, les Troyens et les nobles Grecs frappent<br />

avec fureur les dépouilles des taureaux qui recouvrent leurs<br />

poitrines, les boucliers arrondis et les écus légers. Enfin, Apollon

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