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1 - Notes du mont Royal

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' CHANT V. 07<br />

• i!re des traits. Elle tremble que l'un des Grecs audacieux ne<br />

plonge dans sa poitrine une lance d'airain, et ne lui arrache la<br />

vie; elle se hâte d'entraîner son fils chéri loin <strong>du</strong> champ de<br />

bataille.<br />

Cependant le fils de Capanée n'oublie point les ordres de Diomède;<br />

il retient ses coursiers hors <strong>du</strong> tumulte en fixant au haut<br />

; <strong>du</strong> char ses rênes ten<strong>du</strong>es ; puis il fond sur ceux d'Énée et des<br />

rangs troyens, il les pousse jusqu'à la foule des vaillants Grecs ;<br />

'' enfin il les confie à Déipyle son compagnon chéri, celui de ses<br />

égaux en âge qu'il honore le plus, tant leurs âmes se rapportent.<br />

Déipyle les con<strong>du</strong>it vers la flotte; Sthénélos re<strong>mont</strong>e sur son<br />

siège, prend les rênes brillantes, et, plein d'ardeur, lance ses vigoureux<br />

coursiers à la suite de Diomède. Ce héros fond avec<br />

: l'airain cruel sur Cypris; il a reconnu que ce n'est point une<br />

' déesse valeureuse, une de ces divinités qui, comme Minerve ou<br />

. Bellone destructrice des cités, sont les arbitrés des batailles ; il la<br />

poursuit donc, et comme elle rentre dans l'épaisse foule il l'atteint.<br />

Alors le fils <strong>du</strong> magnanime Tydée étend sa javeline, fait un<br />

bond et blesse, de l'airain aigu, la délicate main de la déesse;<br />

» l'épiderme est déchiré au travers <strong>du</strong> voile divin dont les Grâces<br />

elles-mêmes ont formé le tissu ; sur la paume de la main coule<br />

le sang incorruptible de la déesse, liqueur subtile que laissent<br />

échapper les dieux, bienheureux ; car le froment ne fait point leur<br />

'nourriture; ils ne boivent point le vin généreux; aussi n'ont-ils<br />

pas notre sang épais, et les appèlle-t-on immortels. Vénus, en jetant<br />

de grands cris, laisse retomber son fils. Apollon le prend dans<br />

ses bras, le couvre d'une nuée sombre, et l'entraîne de peur que<br />

l'un des Grecs audacieux ne plonge dans sa poitrine uiie lance<br />

d'airain et ne lui arrache la vie. Diomède, d'une voix terrible,<br />

crie à la déesse :<br />

I « Fille de Jupiter, abandonne la guerre et ses alarmes. N'est-ce<br />

point assez de fasciner de faibles femmes? ne te mêle plus aux<br />

guerriers. Je l'espère, les combats, leur nom seul, te feront désormais<br />

frémir. »<br />

11 dit : Vénus éper<strong>du</strong>e s'éloigne accablée de souffrances. Iris,<br />

aux pieds aériens, soutient sa marche chancelante et la con<strong>du</strong>it<br />

hors de la mêlée. Sa peau tendre est couverte de taches bleuâtres;<br />

enfin elle trouve le fougueux Mars qui se repose à la gauche des<br />

TTroyens, tandis qu'un brouillard épais renferme sa lance et ses<br />

rapides coursiers. Vénus tombe à genoux, et conjure ardemment<br />

Je dieu de lui donner ses chevaux aux harnais d'or. ,<br />

« 0 frère chéri ! prends pitié de ta sœur ; donne-moi tes coursiers<br />

pour que je gagne l'Olympe^ séjour des immortels. Je sôuf-

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