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1 - Notes du mont Royal

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G6 ILIADE.<br />

Durant cet entretien, les deux Troyens poussent leurs chevaux<br />

fougueux, et déjà ils sont près de Diomède ; alors l'illustre fils de<br />

Lycaon, le premier, s'écrie:<br />

« Vaillant fils <strong>du</strong> noble Tydée, héros au cœur intrépide, puisque<br />

ma flèche amère ne t'a point terrassé, nous éprouverons<br />

maintenant nos javelines.-Puissé-je enfin te porter un coup<br />

mortel ! »<br />

A ces mots, il vibre sa longue javeline, elle vole et frappe le<br />

bouclier de Diomède. La pointe d'airain le traverse, et pénètre<br />

jusqu'à la cuirasse ; alors l'illustre fils de Lycaon s'écrie d'une<br />

voix tonnante :<br />

« Tu as dans le flanc une blessure, et je ne pense pas que tu<br />

respires-longtemps encore ; lu vas donc me donner une immense<br />

gloire. »<br />

Le robuste Diomède lui répond sans s'émouvoir : « Loin de<br />

m'atteindre, ton trait s'est égaré; n'espérez pas de repos avant<br />

que l'un de vous tombe, et rassasie de son sang Mars, combattant<br />

infatigable. »<br />

En disant ces mots, il lance son dard; Minerve elle-même<br />

pousse le trait au-dessus des narines de Pandaros, non loin des<br />

yeux. La pointe d'airain traverse les dents, tranche l'extrémité<br />

de la langue et ressort.au-dessous <strong>du</strong> menton. Le héros tombe<br />

<strong>du</strong> char, et sur lui retentissent ses armes variées et brillantes ;<br />

ses forces, sa vie s'évanouissent, et les chevaux frissonnent<br />

d'effroi.<br />

Alors Énée, couvert de son écu, s'élance, la javeline à la main,<br />

de peur que les Argiens n'entraînent le cadavre. Autour <strong>du</strong> héros<br />

il marche semblable à un lion, confiant dans ses forces; il étend<br />

sur lui sa javeline, son bouclier; et, brûlant d'immoler le guerrier<br />

qui oserait le combattre, il jette des Cris horribles. Mais le<br />

fils de Tydée prend dans sa forte main une roche d'un poids<br />

énorme, telle que deux hommes de ceux qui maintenant respirent<br />

ne. pourraient la porter; seul il la soulève et l'agile sans<br />

effort. De cette lourde pierre il frappe Énée à la cuisse, au lieu<br />

qu'on appelle le cotyle, où elle tourne sur la hanche. Le cofyle<br />

est froissé, les deux muscles qui le recouvrent sont rompus; la<br />

peau est déchirée. Le héros tombe à genoux, en pressant de sa<br />

pesante main la terre; une nuit sombre enveloppe ses yeux.<br />

Alors sans doute aurait péri le roi des hommes, Énée, s'il<br />

n'eût été promptement aperçu de Vénus sa mère, qui jadis s'éprit<br />

d'amour pour Anchise, comme il paissait des taureaux. La<br />

déesse, de ses bras éclatants de blancheur, embrasse le héros, et,<br />

devant lui, étend les plis de son voile éblouissant pour le défen-

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