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1 - Notes du mont Royal

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CHANT V. 65<br />

dans nos remparts, si Jupiter accorde la gloire au fils de Tydée.<br />

Viens, saisis les rênes et le fouet, et je descendrai pour combattre,<br />

ou charge-toi d'attaquer Diomède et je prendrai soin <strong>du</strong> char. »<br />

a Ënée, répond l'illustre fils de Lycaon, tiens les rênes et guide<br />

tes coursiers ; ils entraîneront plus facilement le char, con<strong>du</strong>it<br />

par une main accoutumée. Si nous sommes contraints de fuir,<br />

peut-être n'entendant plus ta voix se jetteraient-ils au hasard<br />

dans la foule, et frappés d'épouvante refuseraient-ils de nous<br />

éloigner <strong>du</strong> combat. Alors le fils de Tydée fondrait sur nous,<br />

nous immolerait et s'emparerait <strong>du</strong> char. Place-toi donc sur le<br />

siège, et prends les rênes pendant que je soutiendrai son attaque,<br />

armé de l'airain aigu. »<br />

A ces mots, ils <strong>mont</strong>ent tous deux sur le char, et, pleins d'ardeur,<br />

ils poussent les coursiers sur le fils de Tydée. Sthénélos les<br />

aperçoit et adresse à Diomède ces rapides paroles :<br />

« Fils de Tydée, ami le plus cher à mon âme, je vois deux redoutables<br />

guerriers brûlant de lutter contre toi. Tous les deux<br />

sont doués d'une force redoutable : l'un est l'habile archer Pandaros<br />

qui se glorifie d'être le fils de l'illustre Lycaon ; l'autre est<br />

Ënée, fils d'Anehise et de Vénus. Viens donc, faisons reculer le<br />

char ; ne promène poinliainsi ta fureur aux premiers rangs, si lu<br />

ne veux perdre la vie. »<br />

Diomède lance à son compagnon un regard indigne et s'écrie :<br />

« Ne me parle point de fuir, tu serais loin de me persuader.<br />

Suis-je d'une race où l'on combatte en reculant, où l'on connaisse<br />

la crainte? Ai-je rien per<strong>du</strong> de la force qui m'anime? Non, non,<br />

je ne veux pas même <strong>mont</strong>er sur le char, et je cours à pied audevant<br />

de ces héros. Minerve ne me défend-elle pas de trembler?<br />

Crois-moi, leurs coursiers rapides ne les sauveront pas tous deux,<br />

si toutefois l'un d'eux nous échappe. Mais, je te le prescris, fais<br />

tomber mes paroles en ton âme : si la sage déesse m'accorde la<br />

gloire de les immoler l'un et l'autre, tends tes rênes, fixe-les au<br />

haut <strong>du</strong> char, arrête mes chevaux fougueux, fonds sur ceux<br />

d'Énée, et, des rangs troyens, pousse-les jusqu'à la foule des<br />

vaillants Grecs. Ils sont issus de cette race que jadis Jupiter donna<br />

au roi Tros en échange de son fils Ganymède ; les plus légers de<br />

tous ceux qui respirent sous le soleil et l'aurore. Anchise, roi<br />

des hommes, pour en dérober des rejetons, leur fit con<strong>du</strong>ire ses<br />

cavales à l'insu de Laomédon, fils de Tros ; grâce à cette ruse,<br />

six nobles coursiers sont nés dans ses palais ; il en retient quatre<br />

qu'il nourrit à la crèche; et ces deux que lu vois, arbitres de la<br />

fuite, il en fit présent à Énée. Ah ! s'il nous est donné de les ravir,<br />

nous aurons conquis une gloire immortelle. »<br />

•— • 6.

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