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1 - Notes du mont Royal

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64 . ILIADE.<br />

de braves combattants. Peut-être est-ce un dieu à qui nous négligeons<br />

de faire des sacrifices, et dont le courroux éclate. Hélas !<br />

la colère des divinités est terrible. »<br />

«Énée, répond l'illustre fils de Lycaon, sage conseiller des<br />

Troyens, il me semble reconnaître le fils de Tydée ; c'est bien là<br />

son écu, son casque allongé, ce sont ses coursiers rapides. Hais<br />

puis-je assurer que ce n'est point un dieu ? si c'est le héros que<br />

je pense, le fils de Tydée, il ne promène pas ainsi sa furie, sans<br />

avoir à ses côtés l'un des immortels. Oui, sans doute, une divinité<br />

enveloppée d'un nuage l'accompagne, et détourne les traits près<br />

de l'atteindre. Déjà mon arc a lancé contre son sein une flèche<br />

amère; blessé à l'épaule 'droite, au défaut de la cuirasse, je<br />

croyais l'avoir précipité chez Pluton, et cependant le voilà plein<br />

de vie. Ah ! certes, un dieu nous poursuit de sa colère. Je n'ai<br />

point ici de chevaux ni de char. Je possède dans les palais de<br />

Lycaon onze chars magnifiques, non encore éprouvés ; de vastes<br />

voiles les entourent, et deux chevaux, accouplés près de. chacun<br />

de ces chars, paissent l'épeautre et l'orge mondé. A mon départ,<br />

le vénérable Lycaon me fit entendre de sages conseils ; il m'ordonna<br />

de paraître au premier rang, dans les combats terribles,<br />

traîné par un char et des coursiers. Sans doute cet avis était rempli<br />

de prudence; mais le désir d'épargner mes chevaux, la crainte<br />

de les voir manquer de nourriture dans une ville assiégée, eux,<br />

accoutumés à se repaître abondamment, m'empêchèrent de le<br />

suivre. Je les laissai donc, et je vins à pied aux champs troyens,<br />

confiant dans mon arc qui, cependant, ne devait pas m'houorer.<br />

Déjà je l'ai dirigé sur deux des plus vaillants Grecs : sur Atride<br />

et Diomède ; le Sjang a coulé de leurs blessures, mais je n'ai fait<br />

qu'exciter leur ardeur. Oui, c'est par un mauvais destin que j'ai<br />

retiré l'arc de la cheville où il était suspen<strong>du</strong>, le jour où, dans la<br />

riante Ilion, je vins commander les Troyens pour être agréable<br />

au divin Hector. Si jamais je retourne à Zélie, si de mes yeux je<br />

revois ma patrie, ma femme et les toits superbes de ma demeure :<br />

que soudain un ennemi fasse rouler ma tête, si je ne brise, si je<br />

ne jette dans la flamme <strong>du</strong> foyer cet arc étincelant, inutile compagnon<br />

dans les batailles. »<br />

Ënée, chef des Troyens, répond à son tour : « Cesse tes vains<br />

discours; les chances de la guene ne changeront pas, à moins<br />

que, marchant avec mes chevaux et mon char, nous ne courions<br />

à la rencontre de ce guerrier pour tenter le sort des armes. Viens<br />

donc, <strong>mont</strong>e à mes côtés ; tu sauras quelle est la race des coursiers<br />

de Tros, aussi prompts, dans la plaine, à poursuivre l'ennemi<br />

qu'à lui échapper. Ces coursiers nous feront rentrer sains et saufs

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