1 - Notes du mont Royal

CHANT XXIV.
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ment. Médon, l'esprit plein de prudence, leur adresse ces mots :
« lthaciens, prêtez-moi tous une oreille attentive. Ulysse, sans
la volonté des dieux, n'a pas fait une telle entreprise. J'ai vu moimême
une divinité immortelle qui, sous les traits de Mentor, se
tenait à ses côtés. Oui, c'est une divinité qui tantôt apparaissait en
encourageant ce héros, tanlôt se précipitait dans la salle et troublait
les prétendants. Hélas ! ceux-ci tombaient en foule. »
Il dit : et la pâle terreur s'empare de leurs sens. Alors le vénérable
héros Halithersès, fils de Mastor, prononce ces paroles.
Lui seul voit le passé et l'avenir ; l'esprit plein de prudence, il
s'écrie :
« Écoutez, lthaciens, ce que j'ai à vous dire. Amis, cest par
votre perversité que ces maux vous arrivent. Vous ne m avez
point obéi, nia Mentor, pasteur des peuples; vous n avez point
contenu l'audace de vos fils ; vous leur avez permis de commettre;
avec un- fureur insensée des actions terribles, de.dévorer les richesses
et d'outrager l'épouse du plus noble des héros qu ils
croyaient ne jamais revoir. Maintenant le malheur vient de les
atteindre - croyez-moi donc, ne rejetez point mes conseils : gardez-vous
de partir, si vous ne voulez attirer sur vous de plus
grands désastres. » „ . ,
A ces mots ils se lèvent avec un immense tumulte et forment
deux nombreux partis. Les uns restent en foule : ce sont ceux qui
rejettent l'avis d'Halithersès et qu'Eupithée a persuades, boudai»
ils revêtent leurs armes, et lorsque leurs corps étincellent d airain
ils traversent la vaste ville en rangs serrés. Eupithee marche
à leur tête et espère venger le meurtre de son fils; mais lui-même
ne doit p a s reVenir, déjà la mort est suspendue sur sa tête.
Cependant Minerve adresse cette prière au fils de Saturne : • 0
notre pèr-e » /UP olus puissant des rois! réponds a ma demande,
pourquoi «ou, cacher ta pensée ! As-tu dessein d'exciter la guerre
et les combat" cribles? ou veux-tu que les deux partis s'unissent
par la paix v »
« Mon enfant répond le dieu qui excite les nuées, pourquoi
m'mterroeerAest^e point toi qui as conçu ces desseins? Dispose
selon tes S i s de la vengeance d'Ulysse contre ceux qu11 attaquent.
fecoTite seulement mes justes recommandations, vaiw^
le ÛU ^ LaSte a puni les prétendants, qu'il scelle une alliance
sincère et rtgnesans trouble a l'avenir. Nous nous chargeons
d'effacée chefles citoyens d'Ithaque le souvenir du meuit.e de
leurs G l s g°de leurs frères : ils s'aimeront comme jadis; la paix
et l 'abondance régneront parmi eux. »