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1 - Notes du mont Royal

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CHANT XV. 521<br />

tendre les douces paroles ou de revoir les marques d'amitié de<br />

Pénélope. L'infortune et de3 hommes audacieux ont envahi son<br />

foyer ; l e& esclaves n'ont plus la joie de parler à leur maîtresse,<br />

de l'interroger, de s'asseoira sa table et de rapporter aux champs<br />

ces présents qui réjouissent un serviteur fidèle. »<br />

a Hélas ! s'écrie Ulysse, tu as donc dès ton enfance été enlevé<br />

loin de ta patrie et de tes parents! Fais-moi le récit de tes aventures<br />

sans en rien omettre. Es-tu né dans une vaste ville, où demeuraient<br />

ton père, ta vénérable mère, et que la guerre a dévastée?<br />

Ou bien, seul, près de tes brebis, dé tes bœufs, des hommes<br />

ennemis "t'ont-ils saisi pour t'emmener sur leur navire et te vendre<br />

au roi qui, dans son palais, leur a offert un noble prix ? »<br />

tt Q mon hôte! reprend le chef des pâlies, puisque tu m'interroges,<br />

puisque tu me demandes mes aventures, garde le silence,<br />

iouis de ce moment de loisir, savoure mon vin. La nuit est longue<br />

et laissé le temps de se délecter à des récits et de goûter le bienfaisant<br />

sommeil. Il serait indigne de toi de t'élendre à l'instant<br />

sur ta couche ; trop de sommeil attriste. Celui de vous que son<br />

coeur .et son âme invitent au repos peut sortir. Aux premières<br />

loéurô de l'aurore il prendra le repas <strong>du</strong> matin et con<strong>du</strong>ira les<br />

troupeaux de mon maître. Nous, sous mon toit, savourant les<br />

mets et le vin, tour à tour, nous réveillerons le souvenir plein<br />

de douceur de nos déplorables misères : hélas ! l'homme trouve<br />

des charmes même dans ses maux lorsqu'il a beaucoup souffert<br />

et beaucoup erré. Je vais donc te raconter mes aventures, puisque<br />

tu désires les connaître.<br />

« H est une île qu'on appelle Syra, peut-être connais-tu ce<br />

nom, elle est située <strong>du</strong> côté de la course <strong>du</strong> soleil, au-dessous<br />

d'Ortygie; d'une moindre éten<strong>du</strong>e,, mais riante, fertile en vin et<br />

en froment, nourricière des bœufs et des brebis. Ses heureux habitants<br />

ne connaissent ni la famine ni les tristes maladies qui affligent<br />

les infortunés mortels. Après qu'au sein de leur cité, de<br />

leur famille, ils ont atteint l'extrême vieillesse, Apollon accourt<br />

avec Diane et les frappe de ses traits les plus doux. Deux villes.se<br />

sont partagé tout le territoire. Mon père Ctésios, fils d'Ormène,<br />

semblable aux immortels, régnait sur l'une et l'autre, lorsque arrivèrent,<br />

avec un navire chargé de mille frivolités, des Phéniciens,<br />

navigateurs habiles, mais trompeurs. Mon père, dans son palais,<br />

possédait une femme de la Phénicie, grande, belle, habile aux<br />

arts de son sexe. Les rusés étrangers la sé<strong>du</strong>isirent. D'abord,<br />

comme il l'avait envoyée au lavoir, l'un d'eux, près <strong>du</strong> vaisseau,<br />

s'unit d'amour avec elle; enivrantes caresses qui égarent l'esprit<br />

des femmes, même des plus sages. Alors il la questionne, lui de-<br />

44.

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