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1 - Notes du mont Royal

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CHANT XIV. 807<br />

les assaillants, le trépas de toutes parts les environne ; le plus grand<br />

nombre tombent percés par l'airain aigu, le reste, pris vivant, est<br />

condamné à de <strong>du</strong>rs travaux. Cependant le fils de Saturne m'inspire<br />

cette résolution. (N'eût-il pas mieux valu périr et accomplir<br />

en Egypte ma destinée que de courir à de nouvelles traverses?)<br />

Au commencement <strong>du</strong> combat je rejette de ma tête mon casque<br />

superbe, et de mes épaules mon bouclier; ma main laisse tomber<br />

ma javeline; je cours au-devant des chevaux <strong>du</strong> roi et j'embrasse<br />

ses genoux. Il prend pitié de ma misère; me sauve, me<br />

fait placer sur le char et m'emmène à son palais. Cependant soi<br />

guerriers fondent sur moi, et, transportés de colère, me menacent<br />

de leurs javelots ; mais il les apaise, car il redoute la vengeance de<br />

Jupiter hospitalier, qui surtout punit les actions coupables.<br />

« Je demeurai sept ans dans ces lieux et j'amassai de grandes<br />

ichesses parmi les Égyptiens, qui se plurent à me combler de<br />

résents. Pendant le cours de la huitième année vint un homme<br />

de la Phénicie, habile trompeur, dont les ruses avaient déjà causé<br />

aux humains de grands maux. Il me persuada, par ses artifices,<br />

e le suivre"dans sa patrie, où étaient sa demeure et ses trésors.<br />

Je restai près de lui une année entière ; les mois, les jours s'écoulèrent,<br />

l'année finit, et les saisons recommencèrent leur cours ;<br />

lors, tramant de nouveaux stratagèmes, il me plaça sur un navire,<br />

ous prétexte de con<strong>du</strong>ire avec lui le chargement jusqu'aux ports<br />

a la Libye, réellement pour me vendre, et tirer de moi un consiérable<br />

prix. Je le suis, non sans soupçons, mais par contrainte.<br />

e navire vogue sous un ciel serein, le soufflé favorable de Borée<br />

'emporte en vue de la Crète. Toutefois Jupiter médite notre ruine.<br />

Déjà nous avons per<strong>du</strong> de vue ce rivage, nulle autre terre n'aparaît<br />

à nos regards ; nous ne voyons ylus que le ciel et la vaste<br />

ten<strong>du</strong>e des flots, lorsque ce dieu suspend au-dessus <strong>du</strong> navire<br />

ne sombre nuée; la mer alentour s'obscurcit. Cependant le fils<br />

e Saturne tonne et lance sur nous la foudre; sous ses coups reoublés<br />

le navire tourbillonne et se remplit de soufre ; les Phéniiens,<br />

éper<strong>du</strong>s, roulent dans l'abîme. Le flot les emporte autour<br />

u noir vaisseau, semblables à des oiseaux de mer, et un dieu leur<br />

nterdit le retour. Jupiter me jette dans la main un long mât pour<br />

ue, malgré ma douleur, j'échappe encore à la Parque. J'embrasse<br />

e débris et m'abandonne à la fureur des vents. Pendant neuf<br />

ours ils m'entraînent, et à la dixième nuit, par une obscurité proonde,<br />

une immense vague me jette sur la terre des Thesprotes,<br />

onrant de fatigue et de froid. Je rencontrai d'abord le fils chéri<br />

u héros Phédon, roi de ces peuples ; je le suppliai de me donner<br />

asile dans la demeure paternelle ; il m'y con<strong>du</strong>isit eu me prêtant

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