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1 - Notes du mont Royal

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40 ILIADE.<br />

« 0 mon vénérable père, combien je te révère et suis tremblante<br />

devant toi ; pourquoi la cruelle mort ne m'a-t-elle pas ravie, lorsque,<br />

abandonnant roa.chambre nuptiale, mes frères, ma fille<br />

unique et mes charmantes compagnes, j'ai suivi ton fils sur ce<br />

rivage? je n'ai point eu ce bonheur, et je vis pour me consumer<br />

dans les larmes. Hélas ! je te dirai tout ce que tu me demandes,<br />

tout ce qui t'intéresse. Ce héros est le puissant Agamemnon, fils<br />

d'Atrée ; à la fois roi excellent et combattant redoutable ; misérable<br />

que je suis, il était mon beau-frère, si le passé n'est pas un<br />

songe. »<br />

Elle dit : et le vieillard, admirant le roi, s'écrie : « Heureux<br />

Atride. favori de la Fortune et de la Destinée, de nombreux Argiens<br />

florissants de jeunesse t'obéissent. J'allai jadis dans la Phrygie<br />

aux vignobles fertiles. Là, je vis une multitude de combattants<br />

phrygiens, sous les ordres d'Otrée et de Mygdon, semblable aux<br />

dieux. Ils campaient aux bords <strong>du</strong> Sangaris; et moi, comme<br />

auxiliaire, je me mêlai parmi ces héros, lorsque les Amazones farouches<br />

leur firent une guerre cruelle. Mais ils n'étaient point si<br />

nombreux que les redoutables fils de la Grèce. »<br />

Le vieillard aperçoit ensuite Ulysse et continue ses questions :<br />

« Dis-moi, chère fille, quel est ce héros ; il est plus petit de toute<br />

la tête qu'Agamemnon, fils d'Atrée, mais il semble plus large<br />

des épaules et de la poitrine ; ses armes reposent sur les sillons<br />

fertiles ; et lui, comme un chef, parcourt les rangs des guerriers ;<br />

je le compare à un bélier qui promène fièrement au milieu d'un<br />

grand troupeau de blanches brebis sa toison touffue.<br />

Hélène, petite-fille de Jupiter, lui répond en ces termes : « Celui-ci<br />

est le fils de Laërte, l'astucieux Ulysse, nourri parmi le<br />

peuple de l'âpre Ithaque ; il n'ignore aucune sorte de stratagèmes,<br />

et il brille par la sagesse de ses conseils. »<br />

A ces mots, le prudent Anténor prend part à l'entretien : a O<br />

femme, s'écrie-t-il, oui, tu parles selon la vérité. Déjà, dans ces<br />

lieux, vint le noble Ulysse, à cause de toi, député par les Grecs<br />

avec Ménélas. Je leur offris l'hospitalité et les fêlai dans mes demeures.<br />

Je n'eus point de peine à discerner l'esprit fécond, la sagesse<br />

profonde des deux héros. Lorsqu'ils se mêlaient auxTroyens<br />

assemblés, debout, Ménélas surpassait le roi d'Ithaque de toutes<br />

les épaules ; assis, Ulysse avait plus de majesté. S'ils prenaient la<br />

parole et soutenaient leur avis, Ménélas s'exprimait brièvement et<br />

non sans harmonie ; jamais il n'était prodigue de mots ; et, quoique<br />

le plus jeune, il ne s'écartait point <strong>du</strong> sujet. Mais, lorsque se<br />

levait l'ingénieux Ulysse, immobile, les yeux fixés à terre, le<br />

sceptre droit, ne se penchant ni en avant ni en arrière, semblable

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