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1 - Notes du mont Royal

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CHANT XIII. 499<br />

roche, en cache l'mtrée. Ils s'assejent ensuite au pied de l'olivier<br />

sacre-, et conspirent la perte des superbes prétendants. Minerve,<br />

la première, prend la parole :<br />

« Noble fils de Laërte, ingénieux Ulysse, délibérons comment<br />

tu appesantiras tes mains sur les Grecs arrogants qui depuis trois<br />

années oppriment ta maison, prétendent à l'hymen de ta divine<br />

épouse et lui offrent des présents. Pénélope, l'âme toujours affligée<br />

de ton aBsence, flatte d'espoir leurs désirs, fait à chacun d'eux<br />

de vaines promesses, et leur envoie des messages ; mais son esprit<br />

est occupé de pensées opposées. »<br />

« Grands dieux! s'écrie le héros, si tu ne m'eusses éclairé,<br />

j'aurais donc, dans mon palais, péri comme Agamemnon. Concertons<br />

des résolutions salutaires; voyons comment nous punirons<br />

ces audacieux. Reste auprès de moi, inspire à mon cœur une divine<br />

audace, comme au jour où nous avons renversé les splendides<br />

remparts d'ïlion. 0 Minerve! si tu me protèges encore avec le<br />

même zèle, je n'hésiterai pas, avec ton secours, auguste déesse, à'<br />

combattre trois cents guerriers. »<br />

« Oui, reprend Minerve, je serai près de toi, et tu n'échapperas<br />

pas à mes regards lorsque nous exécuterons ce grand dessein. Je le<br />

prévois, plus d'un de ces prétendants qui dévorent tes richesses<br />

souillera de son sang et de sa cervelle le vaste pavé de ton palais.<br />

Mais il faut que je te rende méconnaissable à tous les mortels. Je<br />

"vais rider ta peau délicate sur des membres courbés ; je vais détruire<br />

la blonde chevelure qui orne ta tête; je vais te revêtir de<br />

ces lambeaux qui rendent odieux l'aspect de l'homme qui les<br />

porte ; je vais ternir l'éclat de tes yeux, si brillants, si beaux. Tu<br />

apparaîtras comme un vil mendiant aux prétendants, à ta femme,<br />

au fils que tu as laissé dans ton palais. Rends-toi d'abord chez le<br />

fidèle gardien de tes troupeaux de porcs. Plein d'amour pour toi,<br />

il cnérit également ton fils et la prudente Pénélope. Tu le trouveras<br />

près de ses troupeaux, qui, non loin de la roche <strong>du</strong> Corbeau<br />

et de la fontaine Aréthuse, s'engraissent en paissant les glands<br />

savoureux et en buvant une eau bourbeuse. Reste auprès de lui,<br />

et interroge-le avec détail jusqu'à mon retour de Sparte, où je<br />

vais appeler Télémaque. Ton fils chéri, ô Ulysse! s'est ren<strong>du</strong> au<br />

sein de la vaste Lacédémonc, chez le blond Ménélas, pour recueillir<br />

sur toi les bruits de la renommée, et savoir si tu existes<br />

encore. »<br />

«. Ah ! s'écrie le héros, pourquoi ne l'avoir point rassuré, toi<br />

qui connais toutes choses! Veux-tu qu'à son retour, errant sur<br />

l'inépuisable mer, il en<strong>du</strong>re de cruelles souffrances, tandis que<br />

«les étrangers dévorent ses richesses !»

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