1 - Notes du mont Royal

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tu m'as toi-même conduit par la ville. Maintenant, an nom
ton père, j'embrasse tes genoux. Hélas ! je ne me crois pas enc
au sein de la riante Ithaque; j'erre encore sur une terre éti
gère, et tu te joues de mes désirs pour abuser mes esprits. Je
conjure donc, dis-moi s'il est vrai que je foule enfin le sol de
patrie. »
« Ah ! s'écrie Minerve, ton sein est encore agité de tels se
çons! Puis-je donc t'abandonner dans ton infortune, toi
j'aime à cause de ton éloquence, de ton génie , de ta sage!
Quel autre mortel, à son retour d'aussi longues courses, ne I
lerait du désir de voir, dans son palais, sa femme et ses enfai
Mais toi, avant d'apprendre et de raconter, tu veux éproi
Pénélope qui se tient enfermée sans cesse au sein de ta demei
où elle consume ses nuits et ses journées dans les larmes, c
les soupirs. Pour moi, je n'ai jamais partagé ses inquiétudes
n'ignorais pas en mon âme que tu reviendrais un jour aj
avoir perdu tous tes compagnons. Mais je ne pouvais comba
le frère de mon père, Neptune, qui nourrissait contre toi un
rible courroux, parce que tu avais privé de la vue son fils ch
Maintenant je vais te montrer les sites d'Ithaque, et tes do
s'effaceront. Voici le port de Phorcys, vieillard de la mer; v<
à l'extrémité du port, l'olivier touffu, et, sous son ombrage,
grotte délicieuse, séjour sombre et sacré des Naïades. C'est c
vaste et large grotte où souvent tu sacrifias aux Nymphes d
tières hécatombes; voici le mont Nérite, ombragé.par les
rets. »
En disant ces mots, la déesse dissipe le brouillard, et la t<
apparaît; le divin et patient Ulysse est pénétré de joie; il c
temple avec transport le sol de sa patrie ; il baise les sill
fertiles, et soudain, les mains étendues, il adresse ses vœux
Nymphes.
« Naïades, filles de Jupiter, hélas ! je n'espérais plus vous
voir : je vous salue; agréez ma joyeuse prière; je vous offri
comme jadis, de nobles présents, si la tille de Jupiter veut qu
conserve la vie et que mon fils croisse en âge. P
« Rassure-toi, lui dit Minerve, que tes sens quittent ce soi
hâtons-nous de cacher, dans le réduit secret de la grotte divi
tes trésors qui te seront conservés ; puis délibérons sur ce q
nous reste à faire. »
A ces mots, la déesse pénètre dans la grotte sombre et cher
la plus obscure retraite. Cependant Ulysse se hâte d'y transpoi
l'or, l'airain inflexible, et les riches vêtements que lui ont don
les Phéaciens. 11 les place dans un asile sûr, et la déesse, avec