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1 - Notes du mont Royal

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I :<br />

486 ODYSSEE.<br />

je crains que l'effroi ne leur fasse abandonneras rames, et •<br />

ne se groupent tous ensemble au fond <strong>du</strong> vaisseau. Cependant<br />

blie moi-même les pénibles ordres de Circé, qui m'a dcfeiK<br />

prendre les armes. Je revêts mon armure étincelante, et ten<br />

la main deux longues javelines, je <strong>mont</strong>e sur le banc de la p<br />

Là, j'espère le premier découvrir l'affreuse Scylla, fléau de<br />

compagnons, toutefois je ne puis l'apercevoir : mes yeux s<<br />

guent à plonger de toutes parts autour de la roche brumeuse,<br />

entrons en gémissant dans le formidable détroit ; d'un côté s'<br />

Scylla, et de l'autre, la divine Charybde engloutit avec un f<br />

terrible les flots de l'onde amère. Lorsqu'elle les vomit, elle 1<br />

lonne en mugissant comme un bassin sur un ardent brasU<br />

lance dans les airs un immense jet qui retombe en pluie sur<br />

écueils. Lorsqu'elle les absorbe, elle paraît agitée jusque dai<br />

entrailles ; la roche à l'entour retentit comme le tonnerre,<br />

terre entrouverte laisse apercevoir dans ses flancs un sable i<br />

couleur lugubre. La pâle terreur saisit mes compagnons, ton<br />

regards sont tournés vers Charybde, et c'est d'elle que nous î<br />

dons avec effroi notre perte. Cependant Scylla enlève <strong>du</strong>B<br />

sis de mes compagnons les plus vaillants, les plus robustes,<br />

bruit, je jette un coup d'oeil sur les bancs des rameurs, et di<br />

vois dans les airs les pieds et les bras de ces infortunés ; j'enl<br />

leurs voix déchirantes ; ils appellent encore Ulysse, et dans<br />

détresse, Us m'invoquent pour la dernière fois.<br />

« Comme sur un pro<strong>mont</strong>oire, le pêcheur à l'extrémité<br />

long rameau lance aux petits poissons un perfide appât que<br />

ferme la corne d'un bœuf nourri au pâturage, puis les enlè<br />

les jette pantelants sur la rive ; telle Scylla ravit mes compag<br />

palpitants et les dévore sur le seuil de son antre. Cependant il<br />

tent des cris lamentables, et dans cette lutte affreuse, ils éter<br />

vers moi leurs bras supplianls. Quel souvenir! j'ai en<strong>du</strong>r<br />

cruelles traverses, j'ai erré sur toutes les mers, mais jamai<br />

pect plus odieux n'épouvanta mes regards.<br />

« Enfin, nous fuyons la formidable Charybde et Scylla ; 1<br />

tôt nous sommes en vue de llle irréprochable <strong>du</strong> dieu. C'<<br />

que paissent les magnifiques bœufs au front large, et les floriss<br />

brebis <strong>du</strong> Soleil. Déjà de mon navire j'entends le mugissemen<br />

bœufs à l'étable, et le bêlement des brebis. Soudain je sem<br />

tomber sur mon âme les avertissements <strong>du</strong> devin Tirésias, <<br />

instances que m'a faites Circé d'éviter llle <strong>du</strong> Soleil, dieu<br />

charme les humains. Alors, le cœur centriste, j'adresse cespa<br />

à mes compagnons : « Amis, malgré vos souffrances, soyez a<br />

tifs à mes paroles, apprenez les conseils <strong>du</strong> devin Tirésias

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