1 - Notes du mont Royal

AU ODYSSEE.
fraîchissent des sources abondantes. Des vignes toujours couver
de grappes y croîtraient sans peine, et ce sol fertile donnerait sa
cesse de riches moissons. Son port est si tranquille, qu'il n'
besoin ni de cordages, ni d'ancres pour assujettir les vaisseai
On peut rester dans ces ondes jusqu'à ce que l'âme des naul
niers les excite à en sortir et que soufflent les vents qu'ils atte
dent. Au fond du port coule, du sein d'une grotte, l'eau limpi
d'une fontaine qu'entoure un bosquet de peupliers. C'est là q
la mer nous pousse et qu'un dieu nous conduit pendant une m
obscure, qui ne laisse aucun objet visible. Un brouillard ép;
enveloppe les navires; la lune, voilée par des nuées profondes,
brille plus au ciel. Personne parmi nous n'aperçoit la côte. No
ne voyons point les grandes vagues qui expirent SUT le rivs
avant que nos vaisseaux n'y soient entrés. Lorsqu'ils s'y arrête:
nous plions les voiles, nous descendons sur la grève, et, plong
dans le sommeil, nous attendons le jour,
« Aux premières lueurs de la fille du matin, de l'Aurore a
doigts de rose, émerveillés à la vue de l'Ile, nous en faisons le to
Les nymphes, filles de Jupiter, poussent devant nous pour nol
repas les chèvres des montagnes. Aussitôt nous retirons du nav
des piques à longues pointes et des *cs recourbés ; nous no
divisons en trois corps; nos traits volent, et bientôt le dieu no
accordé une chasse abondante. Douze vaisseaux m'accompagna
à chacun le sort donne neuf chèvres, le mien seul en obtient u
de plus.
« Durant tout le jour, jusqu'à ce que le soleil disparaisse, m
lement assis, nous savourons les chairs abondantes et le vin ci
lectable : car nous n'avons pas encore épuisé les nombreui
amphores que nous avons enlevées de la ville sacrée des Cic
niens. Cependant nous apercevons., au-dessus de la terre pi
chaine des Cyclopes, des tourbillons de fumée; les éclats de le
voix, le bêlement de leurs chèvres et de leurs agneaux arriv»
jusqu'à nous.
« Le soleil se couche et fait place aux ténèbres ; nous dorme
étendus sur le rivage de la mer. Aux premières lueurs de la fi
du matin, de l'Aurore aux doigts de rose, je convoque l'assembli
et je parle en ces termes :
« 0 mes compagnons chéris ! restez tous en ces lieux, tan.
que, seul avec mon navire et mi*s rameurs, j'irai reconnai
quels mortels habitent cette contrée : s'ils sont superbes, sam
ges, injustes, ou s'ils sont hospitaliers et craignant les dieux.
« A ces mots, je monte sur mon navire, j'ordonne à mes co
pagnons de me suivre et de délier les cables. Bientôt ils sont ei