1 - Notes du mont Royal

436 ODYSSEE.
Ces mots remplissent de joie le puissant Alcinoos, qui ausi
s'écrie :
« Écoutez, chefs et princes des Phéaciens. Notre hôte me se
doué d'une rare sagesse; croyez-moi, offrons-lui des prés
d'hospitalité dignes d'un héros tel que lui. Douze illustres
commandent sur ce peuple, et moi je suis Je treizième. Que
cun apporte un frais manteau, une tunique et un talent d'or ;
deux. Aussitôt nous transporterons ces dons confondus, afin
notre hôte les ayant en son pouvoir s'asseye au festin l'âme pi
de joie. Euryale l'apaisera lui-même par ses discours et pai
présents ; car il a prononcé des paroles inconsidérées. »
11 dit : tous l'approuvent, et chacun ordonne à son héraut t
porter les présents. Euryale répond en ces termes au roi :
a Puissant Alcinoos, ô le plus illustre de tout le peuple !
j'apaiserai notre hôte, comme tu m'y invites. Je lui offre ce g]
d'airain à poignée d'argent et le fourreau de frais ivoire q
renferme. Ce don est d'un grand prix. »
Il dit, pose le glaive entre les mains d'Ulysse, et ajoute : « S
hôte vénérable! S'il m'est échappé une parole téméraire, qu
tempêtes l'emportent loin de nous ! Puissent les dieux t'acco
de revoir ton épouse et de retourner dans ta patrie! Trop 1
temps, loin des tiens, tu es éprouvé par l'infortune. »
« Et toi, reprend Ulysse, ami, je te saluej que les diei
comblent de richesses ! Puisses-tu n'avoir jamais besoin à Va
de ce glaive que tu me donnes en m'apaisanl par tes discour
11 dit, et jette sur ses épaules le glaive orné de clous d'arç
Le soleil cependant se couche, et les nobles présents s'an
cellent; les illustres hérauts d'Alcinoos les transportent; le
de l'irréprochable roi les reçoivent des mains des hérauts e
posent devant leur vénérable mère. Alcinoos conduit les Phéa<
à son palais, les fait asseoir sur des trônes élevés, et dit à sa
tueuse épouse :
« Viens, ô femme, avec le plus beau de tes coffres précieu
tu placeras un manteau et une fraîche tunique. Que la fiai
échauffe l'airain ; que l'eau bouillonne ; que l'on baigne notre
Il contemplera ensuite avec joie les nombreux présents qu<
envoient les irréprochables Phéaciens, puis il savourera les
lices du repas et entendra l'hymne du poète. Pour moi, je '
lui offrir cette riche coupe d'or, la plus belle de celles que je
sède, alin que dans son palais, en faisant des libations à Ju]
et aux autres dieux, il se souvienne de moi tous les jours d
•vie.»
Il dit : Arété ordonne à ses femmes de préparer le bain. Ai