1 - Notes du mont Royal

x . CHANT VIII. 435
Tels sont leurs propos. Cependant Apollon dit à Mercure : « 0
ibtil fils de Jupiter, sans doute, à ce .prix, tu consentirais à re-
>ser à côté de la belle Vénus? — Plût aux dieux ! répond Merire
; dussé-je être enveloppé de liens trois fois aussi pesants,
issent tous les dieux et toutes les déesses en être témoins, oui,
ns doute, je voudrais partager la couche de la belle Vénus. »
Il dit : et les rires des dieux redoublent. Mais Neptune ne parge
pas leur joie; il ne cesse de conjurer l'ingénieux Vulcain de
ilivrer Mars, et il lui adresse ces paroles rapides :
« Romps ces liens, et je te promets que ce dieu, au gré de tes
îsirs, te payera l'amende qu'il est juste de recevoir entre dieux
1 mortels. »
a Ah ! reprend l'illustre boiteux, ne me donne pas de tels ordres,
t caution des méchants est une méchante caution. Comment
lurrais-je te contraindre dans l'assemblée des immortels, si Mars
yait, ayant échappé à sa dette et à mes liens ? »
« Si Mars, s'écrie Neptune, pour se soustraire à sa dette, prend
fuite, je te payerai moi-même ce qui sera dû. »
«Ah! dit enfin le dieu outragé, je ne puis ni ne dois refuser ta
rôle. »
X ces mots, il détache les filets. Les amants, aussitôt délivrés,
jnnent leur essor. Mars vole jusqu'en Thrace; Vénus, mère des
irires, se rend dans Chypre, à Paphos, où elle a un bois sacré
un autel odorant.Là,les Grâces la plongent dans le bain,laparnent
d'une huile incorruptible, comme celle dont se servent les
sux éternels, et la revêtent de vêtements précieux d'un aspect
mirable.
Tels sont les chants de l'illustre poète. Ulysse, ainsi que tous les
léaciens, les écoute l'esprit charmé.
Alcinoos ordonne ensuite à Laodamas et à Halios de danser seuls;
r l'un et l'autre excellent. Les deux jeunes héros prennent dans
jrs mains une belle sphère de pourpre qu'a fabriquée pour eux
llustre Polyhe. L'un, se courbant en arrière, la fait voler jusl'aux
sombres nuages ; l'autre bondit et la recueille avant qu'elle
tnbe à ses pieds. Lorsqu'ils ont longtemps à ce jeu déployé leur
Lresse, ils exécutent sur le sol de l'enceinte une danse où chacun
ivance tour à tour. La brillante jeunesse que renferme l'agora
s applaudit; une immense rumeur éclate, et le divin Ulysse dit
x roi :
« Ce n'est point à tort que tu as vanté le talent des danseurs
aéaciens ; nul ne les surpasse, et je ne puis les contempler sans
Jmiration. »