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1 - Notes du mont Royal

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416 ODYSSEE.<br />

(Mes : car la nécessité le contraint. Il leur paraît horrible, tant M<br />

corps est souillé d'écume ! Elles fuient toutes tremblantes, et<br />

cachent dans les rochers <strong>du</strong> rivage. La seule fille d'Alcinoos res<br />

immobile; Minerve lut a inspiré une noble hardiesse et l'a dé<br />

vrée de la crainte; elle s'arrête et regarde le héros. Cependa<br />

Ulysse délibère s'il implorera la belle vierge en embrassant s<br />

genoux, ou si de loin il la suppliera doucement de lui <strong>mont</strong>rer<br />

ville et de lui donner des vêtements. Enfin, ce parti lui semb<br />

préférable de la prier de loin par des paroles flatteuses, de pei<br />

qu'en saisissant ses genoux il n'irrite l'esprit de la jeune vierg<br />

Aussitôt il lui tient ce discours plein d'adresse :<br />

« Déesse ou mortelle, ô reine ! je m'agenouille devant toi. Si<br />

es l'une des divinités qui habitent le vaste ciel, à ta beauté, à<br />

taille, à ton maintien, je reconnais Diane, fille <strong>du</strong> grand Jupite<br />

Si tu es l'une des mortelles qui vivent sur la terre, trois fois he<br />

reux ton père et ton auguste mère ; trois fois heureux tes frèr<br />

chéris. Ah ! comme ta grâce émeut toujours leur âme d'une dou<br />

joie, lorsqu'ils te voient majestueuse te mêler au chœur d<br />

danses. Mais combien sera plus heureux encore celui qui t'en<br />

mènera, chargée de présents, dans sa riche demeure. Non, jama<br />

mes yeux ne contemplèrent tant de beauté; l'admiration n<br />

transporte. Un jour, à Delos, près de l'autel d'Apollon, je vis, 1<br />

gère comme toi, une jeune tige de palmier (j'ai visité ces lieu:<br />

une suite nombreuse m'accompagnait dans ce voyage qui deva<br />

m'être si funeste). A cet aspect, mon âme fut longtemps surpri<br />

de ce que la terre pouvait pro<strong>du</strong>ire un si bel arbre. Ainsi, ôjeui<br />

femme, je m'étonne à ta vue, et je n'ose embrasser tes genou<br />

De terribles malheurs m'accablent ; hier, après vingt jours, j'<br />

échappé à la sombre mer, où, depuis l'île d'Ogygie, m'ont enlraii<br />

les vagues et les rapides tempêtes ; maintenant une divinité n<br />

jette sur ce rivage, et sans doute l'infortune va m'atteindre ei<br />

eore. Hélas ! puis-je espérer qu'elle s'arrête ? Les dieux sont-ils 1<br />

de me poursuivre? Reine, prends pitié de moi; c'est à toi la pn<br />

mière que je m'adresse après de terribles fatigues. Je ne sais rk<br />

^des autres habitants de cette terre; <strong>mont</strong>re-moi leur ville,<br />

donne-moi pour me couvrir quelque haillon ou une enveloppe <<br />

vêtements, si, en venant ici, tu en as apporté. Que les dieux fa<br />

cordent ce que ton âme désire : un époux, des enfants, et, dans te<br />

intérieur, un aimable accord entre vous. Non, rien n'est plus hei<br />

reux qu'une famille gouvernée par l'esprit uni de deux époui<br />

c'est pour eux le comble de la félicité ; c'est le désespoir des ei<br />

vieux et la joie des cœurs bienveillants. »<br />

« O mon hôte ! répond la blanche Nausicaa, je puis te donner

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