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1 - Notes du mont Royal

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CHANT VI. T 415<br />

sont creusés des lavoirs toujours pleins d'une eau claire et abondante<br />

qui efface toutes les souillures', elles détachent <strong>du</strong> chariot<br />

les mules et les poussent le long <strong>du</strong> fleuve tourbillonnant pour<br />

qxTelles paissent un gazon doux comme le miel. Cependant les<br />

jeunes filles descendent les vêtements, les plongent dans l'eau<br />

profonde, et les foulent de leurs pieds, au fond des lavoirs, en disputant<br />

de vitesse. Bientôt elles les ont lavé, elles en font disparaître<br />

toutes les souillures ; alors elles les étendent avec soin sur les<br />

îailloùx de la grève que la mer a baignés de ses eaux ; puis, tandis<br />

ju'ils sèchent' aux rayons ardents <strong>du</strong> soleil, elles-mêmes se baignent<br />

dans le beau fleuve, se parfument d'huile et prennent leur<br />

repas sur la rive fleurie. Déjà elles ont savouré les mets abondants<br />

; elles ôtent leurs bandelettes ; elles lancent en se jouant<br />

une balle légère, et la blanche Nausicaa entonne un doux chant.<br />

relie la fière Diane, chassant avec délices les sangliers ou les cerfs<br />

agiles, franchit l'Érymanthe ou l'âpre Taygète, entourée des<br />

nymphes des champs qui prennent part à ses jeux, tandis que<br />

Latone en son cœur est pénétrée de joie; la jeune déesse surpasse<br />

ses compagnes de toute la tête, et, quoique toutes soient belles, on<br />

la reconnaît encore à sa beauté. Telle est la jeune vierge au milieu<br />

de ses femmes.<br />

Mais enfin arrive le moment <strong>du</strong> retour. Elles attellent les mules,<br />

elles plient les riches vêtements, et Minerve, que d'autres soins occupent,<br />

songe à réveiller Ulysse, pour faire apparaître à ses regards<br />

la belle vierge qui doit le guider à la ville des Phéaciens. La<br />

reine lance une dernière fois la balle, une gracieuse suivante la<br />

renvoie ; mais elle s'égare et tombe dans le rapide courant <strong>du</strong><br />

fleuve. Les jeunes femmes jettent un grand cri, et le divin Ulysse<br />

s'éveille. Le héros s'assied et délibère en son cœur :<br />

« Hélas ! où suis-je? Quels mortels habitent cette terre ? Sontils<br />

superbes, sauvages et adonnés à l'injustice? Sont-ils hospitaliers,<br />

et en leur esprit craignent-ils les dieux? Des voix déjeunes<br />

filles sont venues jusqu'à moi. Sont-ce des nymphes qui habitent<br />

les cimes des <strong>mont</strong>s, les sources des fleuves et les prés verdoyants ?<br />

Ou bien suis-je enfin à portée d'entendre le langage des hommes?<br />

Assurons-nous-en sans retard. »<br />

A ces mots, le divin Ulysse sort de la forêt, et, de sa forte<br />

main, arrache d'un arbre un rameau touffu pour voiler sa nudité.<br />

H s'élance comme un lion nourri dans les <strong>mont</strong>agnes, qui, fier de<br />

sa force, brave la pluie et les vents, et saute les yeux enflammés<br />

sur les bœufs, sur les brebis, sur les cerfs agiles; ou, pressé par<br />

la faim, tente de pénétrer dans la solide demeure des troupeaux.<br />

Ainsi Ulysse, malgré sa nudité, se mêle parmi les blondes jeune»

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