1 - Notes du mont Royal

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voiles et les brillantes couvertures. 11 vaudra mieux toi-mêr
monter sur le char que de marcher ù pied ; car le chemin <
long qui de la ville conduit au lavoir. »
A ces mots, Minerve disparaît et remonte dans l'Olympe, o
dit-on, s'élèvent les paisibles demeures des dieux; séjour que i
troublent ni les vents, ni la neige, mais où voltige un air pur
sans nuage, et qu'environne une éclatante lumière dont les bie
heureux immortels goûtent sans cesse le charme. C'est là que r
tourne Minerve lorsqu'elle a donné ses conseils à la fille A'/
cinoos.
A ce moment, l'aurore paraît et arrache au sommeil la jeui
Nausicaa; toute émue du songe qu'elle admire, elle s'empresse <
traverser le palais pour annoncer ses désirs à son père chéri et
son auguste mère. Elle les trouve dans leur demeure; sa mer
assise au foyer avec ses femmes, tourne le fuseau chargé de laii
pourprée ; et, franchissant ses portes, Alcinoos, avec les autr
rois, se rend au conseil, où l'ont appelé les Phéaciens. Elle abon
son père et lui dit :
« Père chéri, ne me feras-tu point préparer un vaste et rapii
chariot, afin que je conduise au lavoir nos riches vêlements ; c
ils sont étendus pleins de souillures, et il est digne de toi, l'i
des premiers du peuple, de t'asseoir au conseil paré de tissi
purs et frais. Tu as dans ton palais cinq fils. Deux connaisse:
l'hymen ; les autres sont encore dans leur florissante jeunesse,
toujours veulent paraître à la danse avec d'irréprochables vêt
ments; c'est à moi que ce soin est commis. »
Elle dit, sans oser parler à son père chéri de son proeba
hymenée. Mais il a compris sa pensée, et il se hâte de lui répoi
dre : « Je ne te refuse point mes mules, enfant, ni rien de ce qi
tu désires. Sois satisfaite, mes serviteurs vont te préparer i
chariot de transport vaste et rapide. »
A. ces mots, il donne ses ordres aux serviteurs ; prompts à 1
obéir, ils sortent et disposent le grand chariot ; ils amènent sous
timon les mules et les attachent au joug. Nausicaa descend 1
riches vêtements, qu'elle entasse sur le char, tandis que sa mè
remplit une corbeille de mets abondants et verse un vin délectab
dans une outre de chèvre. La jeune fille monte, et sa mère 1
-donne dans une fiole d'or de l'huile liquide pour se parfumer avi
ses suivantes. Alors elle saisit le fouet et les rênes, puis elle e:
cite les mules. Celles-ci, en piétinant à grand bruit, s'élance:
pleines d'ardeur et emportent les vêtements avec Nausicaa, q
n'est point seule, car toutes ses femmes l'accompagnent.
Lorsqu'elles arrivent aux bords riants du fleuve limpide, c