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1 - Notes du mont Royal

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CHANT V. AU<br />

irte eût péri malgré la destinée, si Minei-ve ne lui eût inspiré<br />

î prudence divine. Il revient à la surface de l'eau, il fend<br />

a nage le courant qui ya frapper la côte, et les regards fixés<br />

l'île , il cherche un lieu où le rivage s'affaisse. Enfin il ar-<br />

B devant l'embouchure d'un fleuve limpide qui lui semble un<br />

uge assuré ; car les roches à l'entour sont aplanies et le dédent<br />

contre les vents..Ulysse observe son cours, et en son âme<br />

t cette prière :<br />

« Exauce mes vœux, qui que tu sois, ô roi ! je t'aborde et te<br />

;e avec ferveur, à peine échappé aux flots et à la fureur de<br />

ptune. L'homme errant est révéré des dieux et humains, et<br />

:st un homme errant qui entre dans tes ondes, en t'implorant<br />

rès des terribles fatigues. Prends pitié de mes maux, ô roi,<br />

m'honore d'être ton suppliant. »<br />

Il dit : et le dieu soudain suspend son cours, contient les<br />

gués, • présente au héros une onde paisible, et le sauve sur le<br />

ble de son embouchure. Ulysse est épuisé; ses genoux, ses<br />

as fléchissent, la mer a dompté son cœur. Tout son corps est<br />

inflé ; une eau saumâtre remplit sa bouche, ses narines; il s'éod<br />

survie rivage, hors d'haieine, sans voix, sans force, accablé<br />

une fatigue intolérable. Mais bientôt il respire; ses sens, son<br />

eur se réveillent; alors il détache de sa poitrine la bandelette<br />

; la déesse et la lance dans les eaux <strong>du</strong> fleuve qui l'emporte soulin<br />

à la mer où Ino la saisit. Cependant Ulysse s'éloigne, se<br />

iche dans les joncs; et après avoir baisé la terre, il entretient<br />

nsi, en gémissant, son magnanime cœur :<br />

«. Hélas ! que vais-je souffrir encore ? Que deviendrai-je, si je<br />

isse la nuit malfaisante dans le fleuve qui à l'aurore exhale une<br />

énétrante brise ? La brume, la rosée, dompteront mon âme<br />

fïaiblie- Si je <strong>mont</strong>e sur la colline dans la forêt ombragée, je<br />

oûterai enfin le doux sommeil, sous des arbres touffus, à moins<br />

u.e le froid et la fatigue ne le chassent de mes paupières. Mais<br />

e dois-je pas craindre de devenir le jouet et la proie des aniiaux<br />

féroces. »<br />

Ce dernier parti cependant paraît préférable au héros ; il se<br />

iix-ige vers la forêt qui s'élève sur une colline non loin <strong>du</strong> riage<br />

; il trouve deux arbres voisins l'un de l'autre, également<br />

ouffus : l'un est un olivier, l'autre un olivier sauvage. Ni le<br />

ouffle humide des vents, ni les rayons ardents <strong>du</strong> soleil, ni même<br />

es grandes pluies ne pénètrent au travers de leur épais feuillage ;<br />

ant leurs rameaux immenses se sont entrelacés ; c'est là qu'Uyssfe<br />

cherche le repos. De ses mains il forme un large lit de<br />

feuilles, dont l'amas est si grand que deux ou trois hommes s'y

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