1 - Notes du mont Royal

CHANT V. 409
« Infortuné ! pourquoi le dieu qui ébranle la terre est-il si fort
ite contre toi ? Pourquoi cherche-t-il toujours à t'accabler de
ailleurs ? Mais, malgré ses désirs, il ne te fera pas succomter ;
me semblés plein de sagesse, suis mes conseils ; dépouille tes
tements, abandonne à la tempête ton frêle radeau ; nagé de toute
force de tes bras jusqu'à la terre des Phéaciens où la destinée
ut que tu échappes. Etends sur ton sein cette bandelette imsrtelle
qui te sauvera du péril et de là mort. Aussitôt que tes
lins auront touché le rivage, tu la rejetteras au loin dans les somîs
flots, en portant ailleurs tes regards. »
A. ces mots, la déesse donne au héros la bandelette, et soudain
>nge dans les flots tumultueux ; les sombres vagues aussitôt effant
ses traces. Cependant le divin et patient Ulysse hésite; et, en
missant, il entretient ainsi son cœur magnanime :
« Hélas ! je crains que l'un des immortels ne m'entraîne dans
piège en me conseillant d'abandonner mon radeau, je ne lui
éif ai pas; car la terre où je dois échapper au trépas était bien
ri de moi lorsqu'elle m'est apparue. Mais je prendrai ce parti,
i me semble le plus sage : aussi longtemps que les poutres qui
; portent seront maintenues par leurs liens, j'y resterai et j'enrerai
patiemment mes maux. Si les immenses vagues les disreent,
il sera temps de m'élaucer à la nage : je n'aurai plus que
moyen de salut.
randis qu'il agite ces pensées en son esprit et en son cœur, Nepie
soulève une énorme vague qui retombe avec fureur et entraîne
héros. Comme le souffle impétueux des vents dissipe un amas
paille, ainsi les flots dispersent les grandes poutres du radeau.
ysse en saisit une et la dirige comme un cheval de main. Alors
e dépouille des vêtements que lui a donnés Calypso ; il étend sur
i sein la bandelette de Leucothoé ; il se penche en avant sur
nde, il la fend de ses bras vigoureux et nage avec ardeur. Le
issant Neptune l'aperçoit, et secouant la tête, il se dit en son
ie :
« Misérable ! souffre d ameres douleurs, sois battu par les flots
iqu'à ce que tu te mêles à ce peuple issu de Jupiter. Désormais
ne mépriseras pas mon courroux.
\. ces mots, le dieu fouette ses coursiers à superbes crinières, et
e dans Aigas, où s'élèvent ses nobles demeures.
Cependant d'autres soins occupent Minerve ; elle enchaîne le
iffle de tous les vents ; elle leur ordonne de se calmer et de renr
dans leurs retraites; elle ne laisse libre que le rapide Borée
elle pousse en avant les flots, afin qu'Ulysse échappe à. la Parti*
et'arrive chez les Phéaciens. Alors le héros est encore em-
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