1 - Notes du mont Royal

îi$ ODYSSÉE.
v< Hélas ! pendant que j'étais chez les Ethiopiens, les dieux
;. kingé le sort d'Ulysse ; déjà il approche de la terre des Phéaci
fui, s'il l'aborde, la destinée veut qu'il trouve le terme de
u^sères; maisjepense qu'il doit encore être le jouet de l'adversi
\ ces mots le dieu rassemble les nuées, saisit son trident, af
ks flots, déchaîne tous les vents, excite toutes les tempêtes.
;•• mbres nuages voilent à la fois la mer et les rivages, la n
;>t- précipite du ciel. Euros, Notos se heurtent avec le viol
'/• phire et l'impétueux Borée, et soulèvent d'immenses vagu
; hsse sent son cœur faillir et ses genoux plier; en gémissant
:• :: dit en son cœur magnanime :
« Infortuné ! que vais-je devenir ? Hélas ! je le crains, la dé
s ^ m'a point fait une vaine menace, lorsqu'elle m'a prédit qu
-.sut d'aborder les champs de ma patrie, j'éprouverais encore
uuelles peines; sa parole est près de s'accomplir. De quel
::;iées Jupiter couronne le vaste ciel ! Comme la mer bot
s 'me ! Quels tourbillons de vents ! Ah ! voici mon insu
suprême ! Trois et quatre fois heureux les fils de Danaûs q
•i.sns les vastes champs d'Uion, ont perdu la vie pour l'amour <
\irides! Plût aux dieux que j'eusse succombé le jour où la m
ii'-ude des Troyens me pressait de ses javelots autour du coi
,i Achille ! les Grecs eussent célébré mes funérailles et m'eus»
. otnblé d'honneurs. Aujourd'hui la Parque me réserve un tré(
vuoré !»
Comme il disait ces mots, une vague terrible, impétueuse fo
«a- le navire et l'entraîne. Ulysse est jeté hors du radeau,
t;.)uvernail s'échappe de ses mains; les vents confondus brise
Se mât, lancent au loin la voile et l'antenne, et retiennent Ion
:< rnps le héros frémissant plongé sous les eaux. Ses vêtemei
t appesantissent et il ne peut se dégager de l'effort des flots I
smiltueux. Enfin il reparaît vomissant l'onde amère; l'écur
vdée ruisselle de sa chevelure ; mais malgré sa douleur, il n'c
}-Me point le radeau. 11 fend avec vigueur la vague ; il sais
s -mjue, il ^'assied, il évite encore le terme fatal. Cependant
suer l'emporte au hasard. Tel, en automne, Borée chasse dans
plaine les amas de feuilles desséchées, ainsi les vents le pousse
>"« l'aventure. Tantôt Notos le cède à la violence de Borée ; tan
'•'est Zéphire qui l'arrache au souffle d'Euros.
Cependant lno, fille de Cadmus, l'aperçoit. Jadis mortelle, ma
• onant, sous le nom de Leucothée, elle participe, au sein de
ïtK'r, aux honneurs des dieux. Les souffrances du héros l'émeuve
>ù; pitié; elle prend la forme d'un plongeon, sort des vagues
\olligeant, se pose sur le radeau et dit ;