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1 - Notes du mont Royal

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406 ODYSSÉE.<br />

- H dit : l'auguste nymphe sourit, le caresse de la main et lu<br />

répond : « Tu manques de franchise et tu ne connais point 1î<br />

sincérité, puisque tu oses me tenir un tel langage; oui, j'attest<<br />

l;i terre, le vaste ciei qui la recouvre et les ondes souterraine!<br />

d;i Slyx (seraient le pins grand et le plus redoutable aux bienheu<br />

veux immortels) que je ne !e tends aucun piège. Je l'ai conseilh<br />

ce que je ferais pour moi-même. Mon esprit est juste, ô Ulysse<br />

ni:iii sein ne renferme pas un eœur de fer, et je suis•occessibh<br />

à la pitié. »<br />

A ces mots, elle le con<strong>du</strong>it rapidement; il s'élance sur le!<br />

I races de la déesse. Ils arrivent à la vaste grotte, et le héros s'ass.ed<br />

sur le trône d'où naguère s'est levé Mercure. La déesse lu;<br />

présente les mets et le breuvage dont se nourrissent les mortels ;<br />

elle-même prend plate à sa fable ; ses nymphes lui apportent le<br />

nectar el l'ambroisie; iis étendent, les mains et saisissent les mets<br />

placés devant eux. Lorsqu'ils ont savouré le repas, Calypso, la<br />

première, s'exprime en ces termes :<br />

a fils de l.aërte, tu veux donc sans retard retourner dans tes<br />

demeures, dans ta douce patrie ? tëh bien, reçois mon sincère<br />

salut ! Mais si lu pouvais savoir combien la destinée te réserve<br />

encore de peines avant que tu abordes les champs paternels, tu<br />

resterais avec moi dans ce riant séjour, et lu ne serais point sujel<br />

à la mort ; tu oublierais ton épouse, que tous les jours tu brûles<br />

de revoir, el qui ne peut l'emporter sur moi, ni par l'esprit, ni<br />

par la beauté ; car il n'est point permis aux mortelles de le disputer<br />

aux déesses. »<br />

« Auguste nymphe, répond Ulysse, que mes désirs n'excitenl<br />

p.)int ton courroux: ne sais-je pas moi-même combien la prudente<br />

Pénélope te cède en attraits, en majesté? elle est mortelle,<br />

et tu ne connaîtras ni la vieillesse, ni la mort; et cependant il esl<br />

vrai que j'aspire tous les jours à rentrer dans ma demeure, à<br />

coûter le Amis, instant <strong>du</strong> retour. Si sur les sombres flots les<br />

dieux me font encore sentir leur courroux, je le supporterai ;<br />

mon sein renferme un cceiir éprouvé. Que n'ai-je point déjà<br />

souffert ! Que n'ai-je point en<strong>du</strong>ré sur ta mer et dans les batailles !<br />

Je puis désormais tout braver. »<br />

11 dit : le soleil disparait et fait place aux ténèbres. Le héros<br />

et la nymphe se retirent dans n» secrei ré<strong>du</strong>it de la grotte, partagent<br />

la même couche et se livrent: ;mx délices de l'amour.<br />

Aux. premières lueurs de la fille <strong>du</strong> matin, de l'Aurore aux<br />

doigts de rose , Ulysse revêt soudain sa tunique et son manteau;<br />

la déesse elle-même se couvre d'un vaste tissu léger, gracieux,<br />

éclatant de blancheur; elle eaiouiv ;•:: taille d'une magnifique

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