1 - Notes du mont Royal

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cours,craignez qu'on ne les -reporte à Pénélope; levez-vous, et i
complissons en silence ce projet que vous avez tous approuvé. »
H dit, et choisit vingt hommes vaillants qu'il conduit près d'
vaisseau rapide sur le rivage de la mer. D'abord ils lancent
navire sur l'abîme salé, puis ils placent le mât et la voile ;
assujettissent .les rames avec des courroies, ils étendent la vo
blanchissante, et leurs fiers serviteurs leur apportent des arm
Ils s'embarquent, poussent le navire au large, et prennent sur
^.;- bancs leur repas, en attendant le soir.
I ; La prudente Pénélope cependant, à l'appartement supériei
^* s'étend sur sa couche sans prendre de nourriture, sans goû
=1* ni mets ni breuvage. Une seule pensée l'agite : si son irrép
:j\ chable fils évitera la mort ou s'il succombera sous les coups (
< ' audacieux prétendants. Autant un lion pris, resserré par la fo
des chasseurs dans un.cercle perfide, est ému de crainte: auti
•f > la reine roule en son esprit d'inquiétudes, jusqu'à ce que le pi
; * fond sommeil la saisisse. Elle s'endort enfin, et ses angoisses
dissipent.
Minerve, qui l'épie et que de nouveaux soins occupent, fon
un fantôme semblable à la noble femme d'Eumèle de Phère, fi
du magnanime Icare, et l'envoie dans la demeure du divin Ulys
pour calmer les douleurs, pour sécher les larmes de la rei
affligée. Le fantôme s'introduit dans la chambre nuptiale en
glissant le long de la courroie qui retient le verrou. 11 s'arrête s
la tête de la reine, et lui dit :
« Tu dors, Pénélope, ton cœur est torturé, mais les dieux
défendent de t'abandonner aux pleurs, à la tristesse ; oui,
J reverras ton fils, qui n'a jamais offensé les immortels. »
•••: La prudente Pénélope, plongée dans un doux sommeil vers
porte des songes, lui répond : « Pourquoi, chère sœur, venir
ces lieux, toi qui jamais ne m'as visitée ? car trop de distance ne
" sépare. Pourquoi m'ordonner de calmer les larmes et les affl
*!» lions sans nombre qui m'irritent l'esprit et le cœur ? D'abord j
;'J perdu mon noble époux, héros aucœur de lion, le plus illus
des Grecs par toutes ses vertus, dont la renommée s'est répand
dans la vaste Hellade et jusqu'au centre de l'Argolide, et mainl
s nant mon fils unique s'est embarqué sur un profond navii
'; l'imprudent ! inexpert aux discours, aux travaux humains, c'
sur lui que je m'afflige plus que sur son père. Hélas J je tremî
s
qu'il ne souffre sur les flots ou parmi les peuples étrangère. Bec
| roup d'ennemis lui dressent des embûches et brûlent de le fa
| périr avant qu'il aborde la terre de sa patrie. »
|f j a Rassure-toi, lui répond le pâle fantôme, bannis de ton esp