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1 - Notes du mont Royal

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CHANT IV. 399<br />

t pas une de vous n'a songé à m'arracher au sommeil. Vous saiez<br />

sans doute qu'il s'embarquait sur un léger et noir vaisseau,<br />

ue n'ai-je appris ce projet de voyage ! ou il serait resté malgré<br />

;s désirs, ou il m'eût laissée morte dans ce palais. Mais n'est-il<br />

as ici un fidèle serviteur pour appeler le vieillard Dolios, l'eslave<br />

qui cultive mon fertile verger, celui que m'a donné mon père (<br />

>rsque je vins dans Ithaque? Que Dolios coure chez Laëite et<br />

informe de cette dernière infortune. Puisse le père d'Ulysse<br />

rendre une résolution salutaire, et se <strong>mont</strong>rer en deuil deant<br />

un peuple qui désire voir s'éteindre la race de mon divin<br />

poux! »<br />

« Nymphe chérie, s'écrie la fidèle nourrice Euryclée, tranche<br />

ia vie avec l'airain aigu, ou souffre-moi près de toi ; je ne veux<br />

ien te celer; je savais tout, c'est moi qui lui ai porté tout ce qu'il<br />

eraandait : de la farine et <strong>du</strong> vin délectable. D m'a fait prêter<br />

ii terrible serment; j'ai juré de ne rien te révéler avant le douème<br />

jour, si tu ne désirais pas le voir, ou si tu n'apprenais pas<br />

>n départ. 11 craignait qu'en pleurant tu ne frappasses ton beau<br />

jrps. Mais plonge-toi dans le bain; revêts-toi de purs vêtements ;<br />

îonte avec tes femmes à l'appartement supérieur, et implore Mierve,<br />

fille <strong>du</strong> dieu qui porte l'égide. C'est elle qui sauvera ton<br />

Isde la mort; n'afflige point un vieillard désolé. Je ne puis croire<br />

ne la race d'Arcésios soit haïe des divinités bienheureuses. Oui;<br />

ous reverrons ton fils ou ton époux gouverner ce superbe palais<br />

t ses domaines lointains. »<br />

Ces paroles font trêve aux sanglots de la reine; ses larmes s'ar-<br />

Hent; elle se plonge dans le bain, revêt de purs vêtements,<br />

lonte avec ses femmes à l'appartement supérieur, répand à<br />

leines corbeilles l'orge sacrée, et adresse à Minerve ces vœux :<br />

« Exauce-moi, infatigable fille <strong>du</strong> dieu qui porte l'égide, si jaais<br />

dans ses demeures l'artificieux Ulysse a brûlé pour toi les<br />

lisses succulentes des bœufs et des agneaux; souviens-toi mainnant<br />

de ses sacrifices, et sauve mon fils chéri. Détourne la ccre<br />

des audacieux prétendants. »<br />

A ces mots elle pousse de lamentables cris; la déesse entend sa<br />

ïère. Cependant ses prétendants remplissent de tumulte le pais<br />

que déjà voile l'ombre <strong>du</strong> soir. Ces jeunes téméraires se dint<br />

entre eux :<br />

«Sans doute la reine si ardemment aimée prépare nos noces;<br />

le ne songe pas que la mort menace son fils. » Tels sont leurs<br />

•opos ; car eux-mêmes ignorent que la reine connaît leurs desiris.<br />

Mais Antinoos s'écrie : « Imprudents, cessez ces arrogants dis-

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