1 - Notes du mont Royal

CHANT IV. 389
« Ménélas, oui certes, nos hôtes sont les fils de vaillants héros;
nais dieu répand à son gré le bien et le mal,-et sa puissance est
nfinie. Maintenant, paisiblement assis dans ton palais, savouons
le festin et charmons-nous par nos discours. Je veux vous
aconter des aventures qui vous plaisent. Je n'entreprendrai ceendant
pas de vous retracer tous les exploits du vaillant Ulysse :
[ue n'a-t-il point fait? que n'a-t-il point osé, ce guerrier intréiide
chez le peuple troyen, où les Grecs ont enduré tant de maux?
Jn jour, il se couvre de plaies honteuses ; il jette autour de ses
paules de vils lambeaux, comme un esclave, et il s'introduit dans
i vaste ville de Priam, déguisé en mendiant, bien différent du
trillant héros de la flotte des Grecs. C'est ainsi qu'il pénètre au
nilieu des Troyens, personne ne soupçonne sa présence; moi
eule, malgré son déguisement, je le reconnais et l'interroge ; il a
l'abord l'art d'éluder mes questions. Cependant, lorsque je l'ai
onduit au bain, lorsque je l'ai parfumé d'huile et couvert de
êtements, je m'engage par un serment terrible à ne point le sipaler
au peuple de Priam avant qu'il n'ait gagné les vaisseaux,
ilors il me dévoile les desseins des Grecs ; puis, de son long glaive
l'airain, il immole une foule de citoyens d'Ilion et retourne parmi
BS Argiens leur portant de nombreuses informations, tandis que
es Troyennes poussent des gémissements aigus. Cependant, en
non cœur, je me sentais pénétrée de joie, déjà mon "âme aspirait
revoir cette demeure, et je gémissais sur la faute où Vénus m'aail
entraînée en me conduisant loin de ma douce patrie, loin de
non enfant, de ma chambre nuptiale, d'un époux doué de tant
'esprit et de beauté. »
a Femme, s'.écrie le blond Ménélas, toutes tes paroles respirait
la sagesse ; j'ai observé les mœurs d'une foule de héros; j'ai
iarcouru de vastes contrées, mais je n'ai jamais connu de cœur
omparable à celui d'Ulysse. Que n'a-t-il point fait, que n'a-t-il point
se, ce guerrier intrépide, dans le cheval artistement construit
iù s'étaient renfermés les plus vaillants des Grecs, pour porter au
nilieu des Troyens le carnage et la mort ! Tu vins alors près de
tous; sans doute un dieu favorable à nos ennemis t'inspirait; le
livin Déiphobe était à tes côtés. Trois fois tu fais le tour de la caerneuse
machine, tu la frappes, tu appelles les chefs des Argiens
m imitant la voix de leurs épouses. Assis au centre, le fils de
[•ydée, Ulysse et moi, prêtons l'oreille à tes accents. Entraîné par
in désir impétueux, je veux avec Diomède sortir ou te répondre ;
Jlysse nous arrête et nous retient malgré notre ardeur. Cepeniant
tous les autres Grecs gardent le silence, le seul Anticlos
s'apprête à te parler; mais Ulysse sauve l'armée en pressant de sa
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