1 - Notes du mont Royal

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avec mes navires avant d'arriver au sein de ma patrie ! J'ai ps
couru Chypre, la Phénicie, l'Egypte; j'ai visité les Etbiopiens, I
Sidoniens, les Arabes ; j'ai vu la Libye, où les agneaux naisse
avec des cornes, où les brebis enfantent trois fois dans le cou
de l'année. En cette contrée, le pâtre aussi bien que le roi
manque jamais de fromage, ni de chairs, ni de lait ; car l'ail;
tement est perpétuel. Tandis qu'au loin je recueillais des trésoi
un traître, secondé par la coupable Clytemnestre, frappa m
frère d'un coup inopiné, et ce désastre empoisonne la joie de m
règne et de mes richesses. Mais vos pères, quels qu'ils soient, t
dû vous instruire de ces aventures. J'ai supporté des maux infini
j'ai détruit une cité florissante qui renfermait un immense buti
Hélas! que ne puis-je vivre dans ma demeure, avec une fail
part de mes possessions, et revoir sains et saufs les héros qui c
succombé devant la grande llion, loin de la fertile Argos ! Mai
verse sur eux des larmes amères. Souvent assis dans ma demem
tantôt je charme mon esprit de ces pénibles regrets ; tantôt j'y m
trêve, car bientôt notre cœur est rassasié de deuil. Dans ma d(
leur, un seul de ces héros me coûte autant de pleurs que tous
autres; son souvenir m'arracheau sommeil et trouble mes repa
aussi, plus que tous lés Grecs, Ulysse montra une infatigable s
deur, une imperturbable constance. Que de soucis lui étaient
serves ! et à moi, quelle affliction, à cause de sa longue absenc
Nous ignorons s'il respire encore ou s'il a succombé ; et son vie
père Laërte, la prudente Pénélope, Télémaque qu'il a laissé <
core enfant dans son palais, ne cessent de le pleurer. »
11 dit : ce discours fait naître chez Télémaque le désir de pl<
rerson père : lorsqu'il entend parler d'Ulysse, des larmes tombi
de ses yeux jusqu'à terre; et, des deux mains, il étend, devj
son front, son manteau de pourpre. Mais déjà Méiiélas l'a reconi
Le cœur vivement ému, le roi agite «s'il le laissera le premier
rappeler son père, ou si d'abord, l'interrogeant, il lui dévoilera
pensée.
Tandis qu'en son esprit il roule ce double dessein, Hélèi
semblable à la flère Diane, descend de sa chambre parfum
Adraste avance pour elle un siège élégant ; Alcipe apporte
tapis de laine moelleuse, et Phylo lui présente une corbe
d'argent, noble don d'Alcandre, épouse de Polybe, qui habite T.
bes d'Egypte, où de splendides palais renferment d'immenses
chesses. Ménélas lui-même reçut de Polybe deux baignoires d'
gent, deux trépieds et dix talents d'or; et de son côté, Alcarn
combla Hélène de magnifiques présents. Elle lui offrit une q
nouille d'or, et cette corbeille d'argent massif, bordée d'un cer