1 - Notes du mont Royal

CHANT IV. 385
evenir en ces lieux ? Puisse Jupiter avoir pour jamais mis un
erme à nos douleurs ! Va donc dételer le char de nos hôtes, et
onvie-les à prendre place au festin. »
11 dit : Étéonée se hâte de sortir du palais, en appelant les
utres fidèles serviteurs qui le suivent. Ils détellent les chevaux
cumants, les attachent devant la crèche, leur présentent de l'éeautre
mêlé d'orge blanche, et appuient le char au mur reslendissant.
Ensuite ils introduisent les hôtes dans le palais divin.
eux-ci contemplent, frappés d'admiration, la demeure du roi,
élève de Jupiter. Tel brille d'un vif éclat le soleil ou la lune,
:elle resplendit la demeure du glorieux Ménélas. Lorsqu'ils ont
rassasié leurs regards de cet aspect éblouissant, ils entrent dans
ie belles baignoires; des captives les baignent, les parfument
l'une huile pure, les revêtent de tuniques et de manteaux moeleux
; enfin ils s'asseyent sur des trônes auprès du fils d'Atrée. Une
iiivante répand d'une riche aiguière d'or, dans un bassin d'ar-
;ent, l'eau dont ils se lavent les mains ; puis elle dresse devant
IUX une table polie, que la vénérable économe, pleine de grâce
tour les convives, couvre de pain et de mets abondants. L'écuyer
ranchant leur présente ensuite le bassin rempli de chairs diveres,
et pose devant eux des coupes d'or. Ménélas leur tend la
nain droite et dit :
« Prenez ces mets et réjouisse:-vous; lorsque vous aurez saouré
le repas, nous vous demanderons qui vous êtes parmi les
ommes. Non, vous ne sortez point d'une race dégénérée ; mais
ous êtes issus de rois décorés du sceptre; jamais parents indines
n'ont eu des fils tels que vous. »
A ces mots, il saisit le dos succulent d'une génisse rôtie, récomense
qu'on a placée près de lui, et il l'offre à ses hôtes. Ceux-ci,
fendant les mains, prennent les mets placés devant eux. Lors.u'ils
ont chassé la faim et la soif, Télémaque, pour être entendu
îulement de Pisistrate, perfche vers lui la tête et dit :
« O fils de Nestor! ami le plus cher à mon âme, considère l\
jlendeur de l'airain et ce palais retentissant ; vois étinceler parmi
l'or, l'ambre, l'argent, l'ivoire. Sans doute, telle est la deleure
de Jupiter; tels sont ses nombreux trésors : plus je les reirde,
plus je mè sens frappé d'admiration. »
Le blond Ménélas comprend sa pensée, et aussitôt il adresse
îx deux hôtes ces paroles rapides :
« O mes chers fils! nul parmi les mortels ne peut le disputer
Jupiter : ses palais, ses trésors sont impérissables; chez les
umains les uns me cèdent, les autres me surpassent en richesses.
ais combien j'ai souffert! combien j'ai erré pendant huit ans
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