1 - Notes du mont Royal

374 ODYSSÉE.
ses compagnons disposent le festin, font rôtir les chairs et li
traversent de dards. A la vue de leurs hôtes, ils courent en fou
au-devant d'eux, les saluent de la main et les invitent à s'asseoi
Pisistrate, fils de Nestor, le premier les aborde, leur prend li
mains et les place au banquet auprès de son frère Thrasymède
de son noble père, sur de moelleuses toisons qui recouvrent
sable du rivage. 11 leur présente ensuite des portions d'entraille
et verse du vin dans une coupe d'or qu'il offre avec respect à
fille de Jupiter en disant :
« Prie maintenant, ô mon hôte ! le roi Neptune, car le festi
auquel je vous convie lui est consacré ; lorsque tu l'auras imploi
en faisant les libations d'usage, donne la coupe à ton comp;
gnon, afin qu'à son tour il répande ce vin délectable; lui aus
sans doute implore les dieux. Tous les hommes ont besoin d
secours des immortels, mais ta naissance a précédé la sienne, i
il semble du même âge que moi. C'est donc à toi le premier qi
j'offre la coupe d'or. »
A ces mots, Pisistrate place entre les mains de la déesse '.
coupe pleine d'un Vin délicieux, et Minerve se réjouit de la pri
dence et de la justice du héros, parce qu'il s'est adressé à el
la première. Aussitôt elle implore avec ferveur le puissant 11
Neptune..
« Exauce-moi, dieu qui ébranles la terre, ne nous empêcl
'pas, nous qui te prions, d'accomplir nos projets; honore li
premiers, Nestor et ses fils ; sache ensuite reconnaître à l'égar
de tous les autres Pyliens leur solennelle hécatombe. Énfh
accorde à Télémaque et à moi un heureux retour, et le succès c
l'entreprise qui nous amène ici sur un rapide navire. »
Tels sonl les vœux qu'elle-même accomplit ; elle donne ensuil
à Télémaque la belle et profonde coupe. A l'instant, le fils ché
d'Ulysse prononce sa prière. Cependant les Pyliens ont rôti 1(
chairs supérieures des victimes; ils les retirent de l'ardent foyei
les distribuent et savourent l'illustre festin. Lorsqu'ils ont chasi
la faim et la soif, le cavalier Nestor, héros de Gérenna, le preinit
prend la parole :
« Maintenant que nos hôtes ont savouré nos mets abondant
il est plus convenable de les questionner. O mes hôtes ! qui ête
vous ? comment sillonnez-vous les humides chemins ? est-<
pour quelque négoce, ou naviguez-vous à l'aventure tels que h
pirates, qui errent en exposant leur vie et portent le malhei
chez les étrangers ? »
Le prudent Télémaque lui répond avec assurance ; car Mincn
elle-même, afin qu'il s'informe de son pure absent, et qu'il i