1 - Notes du mont Royal

372 ODYSSÉE.
« Téle'maque, déjà tes compagnons aux élégantes cnémid*
sont assis, prêts à se servir de leurs rames; ils attendent te
ordres. Partons donc et ne différons pas plus longtemps noti
voyage. »
A ces mots, Pallas le conduit rapidement, et il s'élance sur le
traces de la déesse. Lorsqu'ils arrivent près de la mer et du na
vire, ils trouvent sur le rivage leurs jeunes compagnons.
Télémaque leur dit : « Suivez-moi, mes amis, venez cherche
les provisions ; elles sont amoncelées dans ma demeure ; ni m
mère ni les captives ne soupçonnent mon départ ; la nourrie
seule est dans notre secret. »
A ces mots, il ouvre la marche : tous ses compagnons le suiven
et bientôt ils rapportent les vivres, qu'ils placent dans les flanc
du navire, comme l'indique le fils chéri d'Ulysse. Celui-ci mont
sur le navire, guidé par Minerve, qui s'assied à la poupe, et 1
fait placer à ses côtés. Ses amis détachent les cordages ; s'em
barquent à leur tour, et remplissent les bancs des rameurs. L
déesse fait souffler derrière eux un vent favorable. Zéphire le
pousse et retentit sur les sombres flots. Télémaque ordonne à se
compagnons de lier les agrès; dociles à sa voix, ils élèvent 1
màt de sapin sur sa base, le fixent avec des câbles et déploien
i les voiles blanchissantes que retiennent des courroies ; le ven
' les gonfle par le milieu. Le navire vole,, les flots sombres batten
S'.'s flancs et mugissent ; les vagues s'affaissent, et il fend s.
route. Lorsque Jes agrès sont attachés dans le noir vaisseau, le
rameurs, debout, couronnent de vin leurs coupes ; offrent de
libations aux dieux éternels, et surtout à la fille du puissan
Jupiter. Pendant toute la nuit, et aux premières lueurs de l'au
rore, la déesse avec eux parcourt l'humide chemin.