1 - Notes du mont Royal

CHANT II. 3"!
ons. Au soir je viendrai les enlever, lorsque ma mère, montée
ans son appartement, ne songera plus qu'au repos. Je pars pour
parte et pour la sahlonneu.se Pylos, où je veux m'-informer du
stour d'un père cnéri. »
11 dit : et la tendre nourrice se prend à pleurer. Elle lui adresse,
i gémissant, ces paroles rapides :
« O cher enfant ! comment un .tel dessein s'est-il formé dans
>n esprit? Eh quoi ! tu veux parcourir seul, sansappui, une si
>ste part de la terre? Hélas! le noble Ulysse a succombé, loin de
L patrie, chez des peuples inconnus! Et les prétendants, aussitôt
m départ, vont te tendre des embûches; ils te feront périr par
urs ruses, et se partageront tes richesses. Oh! reste ici parmi
s tiens ! est-ce à toi de souffrir mille maux et d'errer sans fin
ir des flots indomptés?»
« Rassure-toi, nourrice, reprend le prudent Télémaque ; je ne
le suis point résolu sans le conseil d'une divinité. Mais jure-moi
î ne rien révéler à ma mère avant le onzième ou le douzième
iav, à moins qu'elle ne désire me voir ou qu'elle n'apprenne
ion départ ; car je crains qu'en pleurant elle ne frappe son beau
irps. »
11 dit : la nourrice prononce le grand serment des dieux; lorsl'elle
a juré et rempli les formalités du serment, elle se hâte de
riser le vin dans les amphores; elle verse la farine dans les
itres solides, tandis que Télémaque rentre dans le palais et se
êle à la foule des prétendants.
Alors Minerve, que d'autres soins occupent, prend saressemanee
et parcourt toute la ville. Elle aborde chacun des hommes
l'elle a choisis en lui ordonnant de se trouver, au soir, sur lo
isseau léger. Enfin elle demande un navire à Noémon, illustre
s de Phronios, qui le lui confie avec joie.
Cependant le soleil descend sous les flots; les ombres envoient
toutes les rues de la ville; la déesse lance à la' mer le
isseau rapide ; fait placer dans ses flancs tous les agrès et s'arl
e à l'extrémité du port. Ses braves compagnons arrivent tous
a fois ; elle les encourage par ses discours.
Puis Minerve, que d'autres soins occupent, se rend au palais
divin Ulysse et répand un doux sommeil sur les prétendants,
ur eux le v i n n a P lus de saveu >', et la coupe s'échappe de
rs mains ; ils se dispersent dans la ville, impatients de regar
leurs couches, et à peine s'y sont-ils posés que le sommeil
ûsse leurs paupières. Aussitôt la déesse aux yeux d'azur eminte
la voix et les traits de Mentor, appelle Télémaque hors de
superbes demeures, et lui dit :