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1 - Notes du mont Royal

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*;_•/ CHAKT xxiv. 34b<br />

j'ai ren<strong>du</strong> k son père le divin Hector. Priam m'a offert de nobles<br />

présents, et je t'en donnerai la part qui te revient. »<br />

A ces mots, le divin Achille rentre dans sa tente, reprend sa<br />

place sur le siège élégant où d'abord il était assis en face de Priam,<br />

et adresse au noble roi ces paroles :<br />

« Ton fils t'est ren<strong>du</strong>, ô vieillard, comme tu me l'as demandé,<br />

il est éten<strong>du</strong> sur sa couche. Aux premières lueurs de l'aurore, en<br />

l'emmenant tu le contempleras. Maintenant n'oublions point le<br />

repas <strong>du</strong> soir. La belle Niobé elle-même a songé à prendre de la<br />

nourriture, elle qui venait, dans ses demeures, de voir périr ses<br />

douze enfants : six filles et six fils florissants de jeunesse. Ceux-ci<br />

tombèrent sous les traits de l'arc d'argent d'Apollon, courroucé<br />

contre Niobé ; les jeunes vierges périrent, percées des flèches de<br />

Diane, parce que l'infortunée mortelle avait osé se comparer à la<br />

belle Latone. « Elle a donné le jour à deux enfants, disait-elle, et<br />

mon sein a porté des rejetons nombreux. » Mais les deux enfants<br />

de Latone exterminèrent sa nombreuse famille. Pendant neuf<br />

jours, les enfants de Niobé restèrent éten<strong>du</strong>s, baignés dans leur<br />

sang, et personne ne les ensevelit ; car le fils de Saturne avait<br />

transformé le peuple en pierres. Dans la dixième journée, les dieux<br />

célestes leur donnèrent la sépulture. Alors, fatiguée de larmes, la<br />

triste mère se souvint de prendre des aliments. Maintenant, au<br />

sein de l'âpre Sipyle, parmi les rochers des <strong>mont</strong>agnes désertes,<br />

où sont, dit-on, les demeures des Nymphes qui con<strong>du</strong>isent sur les<br />

rives dfe l'Achéloûs leurs chœurs gracieux, Niobé, quoique changée<br />

en pierre, ressent encore les douleurs que les dieux lui ont<br />

envoyées. Crois-moi donc, divin vieillard, nous aussi songeons<br />

au repas ; tu pleureras de nouveau ton fils chéri, lorsque tu l'auras<br />

con<strong>du</strong>it dans llion, car il t'arrachera encore bien des larmes. »<br />

A ces mots, le rapide Achille se lève et immole une blanche<br />

brebis. Ses compagnons dépouillent la victime et l'apprêtent<br />

comme de coutume; ils la divisent habilement, la fixent sur des<br />

broches et la rôtissent avec soin. Enfin, ils la retirent de l'ardent<br />

foyer. Cependant, Automédon place sur la table, dans d'élégantes<br />

corbeilles, le pain qu'il a partagé ; et Achille distribue les chairs.<br />

Les héros, étendant les mains, prennent les mets placés devant<br />

eux. Lorsqu'ils ont chassé la faim et la soif, Priam, rejeton de<br />

Dardanos, contemple avec admiration Achille, sa grande taille, sa<br />

beauté comparable à celle des immortels. Achille n'admire pas<br />

moins Priam, rejeton de Dardanos, son vénérable aspect et ses<br />

sages discours. Lorsqu'ils se sont longtemps livrés au charme de<br />

cette admiration mutuelle, le divin vieillard, le premier, parle en<br />

ces termes :

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