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1 - Notes du mont Royal

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CHANT XXIII. 323<br />

A ces mots, le fils <strong>du</strong> magnanime Nestor con<strong>du</strong>isant la noble<br />

cavale, la présente à Ménélas, dont l'âme se réjouit. Telle, dans<br />

un champ fertile, se répand la rosée <strong>du</strong> matin sur de jeunes épis<br />

qu'une faible brise agite légèrement : telle, ô Ménélas, une douce<br />

joie pénètre tes sens!<br />

Atride fait entendre ces paroles rapides : « Anliloque, c'est moi<br />

qui veux te céder et oublier mon courroux. Jamais tu n'avais<br />

manqué de sagesse jusqu'à ce moment où le jeune âge l'a emporté<br />

sur la raison ; évite, à l'avenir, de tromper ceux qui valent<br />

mieux que toi. Nul autre parmi les Grecs ne m'eût si promptement<br />

apaisé ; mais que de fatigues, que de souffrances n'avez-vous<br />

pas en<strong>du</strong>rées pour ma cause, toi, ton noble père et ton frère<br />

Thrasymède! Je suis donc fléchi par ta prière, et quoique la cavale<br />

m'appartienne, prends-la ; que tous les Grecs sachent que<br />

mon coeur n'est ni superbe ni cruel. »<br />

A ces mots il invite NoémoTi, compagnon d'Antiloque, à emmener<br />

la cavale; lui-même accepte le bassin resplendissant. Ensuite<br />

Mérion, qui est arrivé le quatrième, enlève les deux talents<br />

d'or. Cependant, le cinquième prix, l'urne à deux anses, n'a point<br />

été gagnée. Achille la prend, la porte à travers l'assemblée, s'arrête<br />

près de Nestor, et la lui offre en disant :<br />

«Accepte maintenant, ô noble vieillard, cette urne précieuse;<br />

conserve-la en souvenir des funérailles de Patrocle, que tu ne<br />

reverras plus parmi les Argiens. Je te donne ce prix quoique tu<br />

ne concoures point. Hélas ! tu ne combattras point avec le ceste,<br />

tu ne prendras point part à la lutte ; tu ne descendras pas dans<br />

l'arène pour lancer le javelot ; tu ne disputeras pas le prix de la<br />

course, car la triste vieillesse t'appesantit. »<br />

A ces mots il pose l'urne entre les mains de Nestor, qui l'accepte<br />

plein de joie et répond :<br />

« O mon fils, tes paroles respirent la sagesse. Oui, mes membres<br />

ont per<strong>du</strong> leur force, mes pieds n'ont plus d'agilité, et mes<br />

l>ras engourdis semblent immobiles dans mes épaules. Que ne<br />

suis-je encore à la fleur de l'âge ! que n'ai-je toute la vigueur qui<br />

m'animait lorsque les Épéens célébrèrent les funérailles <strong>du</strong> roi<br />

Amaryncée, dans Bnprase, où les fils de ce héros offrirent de<br />

nobles présents. Alors, aucun guerrier ne pouvait se comparer à<br />

moi, ni parmi les Épéens, ni parmi ceux de Pylos, ni parmi les<br />

Étoliens superbes. Au pugilat je l'emportai sur aytomède, fils<br />

d'Hénope ; je vainquis à la lutte Ancée, fils de Pleurone, qui osa<br />

me tenir tête; et, malgré sa légèreté, mes pieds furent plus agiles<br />

que ceux d'Iphiclos. Mon javelot dépassa ceux de Phylée et de<br />

Polydore. Les fils d'Actor seuls poussèrent leurs chars avant le<br />

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