27.06.2013 Views

1 - Notes du mont Royal

1 - Notes du mont Royal

1 - Notes du mont Royal

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

CHANT XVIII. 31S<br />

broussailles touffues. Les homme* suivent, transportant, selon<br />

l'ordre de Mérion, des troncs entiers. Us déposent leurs fardeaux<br />

sur le rivage, où Achille a résolu d'élever le tombeau de Patrocle<br />

et le sien.<br />

Déjà l'immense monceau de bois est à terra, et les guerriers h<br />

l'entour sont assis à rangs pressée. Alors Achille ordonne aux<br />

Myrmidons de ceindre l'airain et de placer leurs coursiers sous le<br />

joug. Ils s'empressent, ils revêtent leurs armes ; les combattants,<br />

les écuyers se placent sur les sièges. Les chars ouvrent la marche;<br />

après eux viennent les nombreux piétons, épais comme une<br />

nuée ; au milieu de leurs rangs, les amis de Patrocle le portent et<br />

le couvrent de leurs chevelures; tous en font le sacrifice, et la<br />

jettent sur Sun corps. Derrière lui le divin Achille, contristé,<br />

tient sa tête, car c'est son compagnon irréprochable qu'il con<strong>du</strong>it<br />

aux demeures de Pluton.<br />

Arrivés au lieu indiqué par Achille, ils déposent le cadavre, et<br />

sur-le-champ lui dressent un noble bûcher. Cependant d'autres<br />

soins occupent le héros; il s'éloigne, coupe sa blonde et florissante<br />

chevelure, dès longtemps consacrée au fleuve Sperchios ; puis, les<br />

regards tournés vers les sombres flots de la haute mer, il s'écrie<br />

en gémissant :<br />

« Sperchios, vainement Pelée, mon père, a fait vœu, si tu assurais<br />

mon retour dans ma douce patrie, de te sacrifier ma chevelure,<br />

de l'offrir une sainte hécatombe, et d'immoler cinquante<br />

superbes béliers, près des fontaines où s'élèvent ton bois sacré et<br />

ton autel odorant. Tel fut le vœu <strong>du</strong> vieillard; mais tu n'as pas<br />

exaucé sa prière, jamais je ne reverrai les champs paternels; permets-moi<br />

donc de donner ma chevelure au héros Patrocle, afin<br />

qu'il l'emporte chez Pluton. »<br />

A ces mots, il place entre les mains de son compagnon sa belle<br />

chevelure, et ranime chez tous les Grecs le désir des pleurs. La<br />

lumière <strong>du</strong> soleil aurait disparu avant que leurs sanglots eussent<br />

cessé, si le divin Achille, se plaçant près d'Agamemnon, ne lui<br />

eût dit:<br />

« Atride, c'est à toi de commander l'armée, plus tard nous<br />

nous rassasierons de larmes. Maintenant congédie-la, qu'elle s'éloigne<br />

<strong>du</strong> bûcher, et prépare le repas ; qu'elle nous laisse ces<br />

tristes soins, à nous qui devons accomplir les tunérailles. Les<br />

rois seuls nous assisteront. »<br />

Agamemnon, docile à ces paroles, donne aussitôt à la multitude<br />

l'ordre* de se disperser parmi les vaisseaux. Les seuls guerriers<br />

chargés des soins funèbres restent auprès de Patrocle et amoncellent<br />

le bois. Us dressent un bûcher de cent pieds dans tous les

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!