1 - Notes du mont Royal

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ses membres, et s'envole che: l'kiton e:i pleurant son sort, sa
force, sa jeunesse. 11 n'est plus, et le divin Achille l'outrage
encore :
«Meurs, et je saurai subir le sort que*tu m'annonces lorsque
Jupiter et les autres dieux voudront qu'il s'accomplisse. »
A ces mots, il retire sa javeline d'airain, la pose à l'écart, el
dépouille le héros de sa belle armure ensanglantée. Tous les fils
des Grecs accourent; ils admirent la grande taille et la divine
beauté d'Hector. Personne ne l'approche sans le frapper, et à sou
aspect ils se disent entre eux :
« Grands dieux ! combien Hector semble plus doux que lorsqu'il
lançait la flamme dévorante sur nos vaisseaux ! »
A cet outrage, chacun ajoute une blessure; mais bientôt
Achille a achevé d'enlever ses armes, alors il se place au milieu
des Grecs, et leur dit :
« Amis, princes et chefs des Argiens, maintenant que, par la
faveur des dieux, nous avons dompté ce guerrier, qui nous a éli
funeste plus que tous les autres ennemis, délibérons s'il convient
de marcher en armes sur llion, de reconnaître si les Troyens cri
quelques desseins dans l'esprit; sachons si, Hector immolé, ils
vont abandonner leurs murs, ou si, malgré sa mort, ils oseront
encore s'y maintenir. Mais pourquoi mon âme agite-t-elle de semblables
pensées? Hélas! il est encore étendu près des vaisseaux,
sans pleurs, sans honneurs funèbres, Palrocle, dont jamais je.no
perdrai le souvenir aussi longtemps que je respirerai parmi les
vivants, et que mes genoux pourront se mouvoir. Oui, jusque
dans lt-s enfers, même si l'on y oublie les morts, je conserverai la
mémoire de nion compagnon chéri.
« Paitons donc, jeunes fils de la Grèce, traînons vers les vaisseaux
ce cadavre, et faites entendre ce chant de victoire:
« Nous remportons une gloire immense, nous avons immolé le
divin Hector que, dans llion, les Troyens honoraient comme une
divinité.»
11 dit, et, préparant au héros de cruels outrages, il perce 1rs
muscles de ses deux pieds, de la cheville au talon, y fait passer
une courroie, puis les attache au char, en laissant traîner la tête :
enfin, il monte sur le char,où il place les nobles armes qu'il viei t
d'enlever, et excite ses coursiers, déjà eux-mêmes pleins d'ardeur.
Hector est entraîné, et fait voler la poussière. Ses cheveu v
noirs sont épars ; et sa tête, naguère pleine de grâce, sillonne la
poudre, maintenant que Jupiter l'abandonne sur les champs paternels
aux outrages des ennemis.
Pendant que cette noble tête est souillée de poussière, Hécube